
The Weeknd – House of Balloons
The Weeknd est Abel Tesfaye. Un parfait inconnu… Mais le parfait inconnu de Drake. Le protégé de ce dernier, The Weeknd s’impose aujourd’hui comme l’un des nouveaux artistes les plus influents de cette année : Il contribue au mouvement post-dubstep à sa manière, en y incorporant du Rnb sensuel au limites de l’interdit et en créant une ambiance très chill et très intense. Lcassetta chronique pour vous cet album mystérieux et plein de charme(s).
Abel Tesfaye est quelqu’un de déchaîné, tout en étant quelqu’un de sensible et de profond. Son esthétique se veut très douce, suave… Il crée une ambiance qui flirte presque avec l’érotisme, tellement qu’on pourrait dire qu’il crée la soundtrack d’un film érotique qui n’existerait pas. Il parle abondamment de sexe, et de sujets assez crus dans une voix toute douce. Cherchez le paradoxe ! Drogue, soirées, amour, niggas et coït. Voilà comment on pourrait résumer ce dont il a essayé de parler dans sa mixtape. Mais pas ce qu’il a essayé de retranscrire… Il construit peu à peu un mood très doux, chill, lent… il essaye d’adapter ce qu’il ressent dans ce qu’il chante. On ressent son implication personnelle à travers la manière dont il se livre à l’auditeur : ses expériences avec la drogue, ses histoires d’amour, son charme naturel qui lui permet de se taper des dizaines de filles. Il y va fort, on peut le dire : On sent le côté personnel de sa mixtape dans chacune de ses chansons. De sa production très soignée, dans les moindres détails, aux refrains où il chante avec une intensité impressionnante, allant dans les aigus les plus sensuels que l’Homme peut entendre, il est vraiment impliqué.
Des beats très lounge, chillout, voire même trip-hop, et une dubstep douce, accompagnent sa voix qui fait mouiller les sujets de ses chansons. Une production très originale et adaptée aux sujets qu’il traite ! Du beat dubstep dans Glass Table Girls où il rappe sur son amour de la drogue à celui plus chillout et James Blake-ien de What You Need où il chante sur son amour du sexe. Même dans sa manière d’aborder les thèmes, il est différent. Il présente vraiment la débauche, la partie cachée. Aucun rappeur ne parlera d’overdose, mais plutôt de quand il est “fly”. Aucun rappeur ne rappera sur comment il ressent l’acte mais plutôt sur celle qui le “reçoit”. C’est cette dimension pleine de sentiments et de réalité qui rend l’ambiance sombre et profonde, authentique, qui permet à l’auditeur de ressentir ce que The Weeknd chante.
Ce qu’il faut ici comprendre, c’est que chaque son installe progressivement cette ambiance d’interdit. On se sent presque coupable d’écouter, c’en serait presque dérangeant dans le bon sens car oui, les thèmes peuvent être retrouvés dans un quelconque album de rap, mais ils ne sont pas représentés de la même manière. Ici, The Weeknd fait tout pour représenter ce qu’il ressent, et il est explicite… beaucoup de gémissements, de soupirs, de voix féminines ou masculines, toutes suaves, se confondent dans ses beats. Lui-même y apporte sa voix souvent… c’est tout un univers qu’il transporte ! Un univers bien à lui où il brise tous les tabous, et où il les exploite. Il pousse les thèmes sensuels classiques du Rnb à la perversion… The Weeknd est un maître de son jeu, un génie qui sait de quoi il parle, avec une liberté et une émotion énorme.
La qualité de ses paroles est évidente : Poète du corps féminin, et porte-parole du plaisir, ses vers sont plein de sens, et il a réussi l’exploit de ne pas être vulgaire en décrivant des situations que même un porno ne saurait représenter, en mélangeant des descriptions érotiques à des réflexions fines sur les sentiments et les émotions qui donnent une dimension profonde à chacune de ses chansons. On ressent cette profondeur des paroles surtout dans des sons tels que The Morning ou Wicked Games, où il parle souvent de sa douleur, en explicitant chaque sentiment. Bring your love, baby, I can bring my shame… Bring the drugs, baby, I can bring my pain…

L’intensité du chant et de la production d’Abel Tesfaye est en partie due à sa voix très suave, sensuelle, et douce. Il pourrait chanter sur de l’herpès que ça en serait beau. House Of Balloons, ou encore The Party & The After Party sont témoins de la puissance qu’il met dans son chant…

L’ambiance érotique qu’il crée se ressent surtout dans des sons où les beats sont lents, doux, et chill… Coming Down ou What You Need sont représentatifs de cette sensualité ! C’est minimaliste, sa voix est lente et pénétrante… Et si c’est pas assez explicite, le clip est là pour illustrer.

L’album renforce l’envie de l’interdit, et crée une ambiance incomparable… Une ambiance presque nocturne. On peut bien sûr comparer son style musical à celui de Frank Ocean, ou encore James Blake voire Salem. Mais aucun d’eux n’atteint ce degré d’obscurité… Ni les rimes crues de Frank Ocean, ni la lenteur des beats de James Blake, ni le côté dérangeant de Salem ne rivalisent avec ce que The Weeknd réussit à créer. C’est original, très bien produit, et c’est un album qui vaut le détour, ne serait-ce que pour l’expérience auditive du sexe musical et si vous aimez le sexe. Trust me girl, You’ll wanna be high for this.
Un bon 8.5/10 !
Cette mixtape est téléchargeable gratuitement et légalement ici !