
Away from the demons with The XX!

God save me.
Ce soir, je n’aime pas. Cela ne m’est pas normal, il se passe bien quelque chose. J’ai mal à la tête, je tremble, je suis fatigué. J’ai beau me débattre, ces ténèbres m’envahissent.
Seule cette mélodie arrive à les écarter pour une courte durée; je n’arrête pas de l’écouter. Elle est mon seul remède. Basse et clavier font mon bonheur en ce moment.
Jamais je n’aurais cru qu’une chanson pouvait hanter à ce point. Attendez, c’est fini. Je la remets, j’entre en transe.
J’écris ces quelques mots pour vous faire partager ce qui m’aura fait quitter ce monde de démons, j’ai nommé Crystalised de The XX.
Cliquez sur lire la suite pour écouter.Omar Serghini Idrissi (Omar Serghini Idrissi)

Fredo Viola

Une voix cristalline, chargée en émotion, décrit des paysages musicaux qui vous plongent dans des rêveries à moitié merveilleuses, à moitié angoissantes. Je vous présente Fredo Viola!

Fredo Viola est un des rares enfants du 21e siècle qui n’a pas oublié d’utiliser en toute authenticité le plus vieux et le plus sublime des instruments: la voix humaine! En effet, à écouter son premier album, on comprend tout de suite que le chant, chez cet artiste, n’est pas un accompagnement de mélodies qui se succèdent, mais l’axe central même de son projet musical!
Entre chants religieux et ballades aux sonorités médiévales, cet artiste qui s’est fait connaitre grâce au web prône la multiplicité des inspirations.. The Turn sonne un peu comme l’enfant illégitime des Massive Attack et The Beatles, avec une touche mystique façon Kate Bush, pour ne citer que ceux là.
Agrémenté d’une pochette qui annonce l’ambiance mystérieuse autour de laquelle tourne cet album, The Turn vient nous rappeler que la musique électronique peut aussi être spirituelle. Ce premier album du musicien et vidéaste New-Yorkais est incontestablement l’un des projets musicaux les plus novateurs de ces derniers mois, il a été classé second meilleur album de l’année 2009 après celui des XX par les Inrocks. Raison suffisante pour que vous aillez le dévorer sans plus attendre.. Bon appétit!
Youssef roudaby

808 State : Be acid.
Je jouais tranquillement à Grand Theft Auto : San Andreas quand je suis tombé sur Pacific 202 de 808 State sur la radio axée deep house / acid house du jeu, la génialissime et pas des moindres SF-UR animée par DJ Hans Oberlande et son accent allemand mythique. J’étais encore jeune, je devais avoir dans les treize ans quand je roulais sur des mamies innocentes dans les quartiers chauds de San Fierro, mais je peux vous assurer que malgré mon âge, je ne suis pas restée indifférente quand Hand enchaina avec la cultissime Pacific 202. Ni une ni deux je vais m’informer sur le net et je découvre que ce bijou est la création du groupe anglais 808 State. Et c’est là qu’une histoire d’amour vit le jour.
Ce groupe est tout bonnement géant, de l’acid / retro house comme je n’en ais jamais entendu, une lampée de sonorités jazz, des beats renversants et un bon coup d’ultra violence sur certains morceaux délicieusement enivrants et exaltants. Les autres morceaux sont tout aussi sublimes et je ne parle pas des remixs qui sont réellement bons. (je parle notamment de la reprise de « Pacific State » par Grooverider qui en fait un morceau terriblement drum’n’bass.) Mieux, l’excentrique Björk s’octroie une collaboration avec le trio et nos oreilles ne peuvent qu’être comblées et enchantées. Leur son est indémodable et je ne me lasse pas de me réécouter leurs bijoux dans toutes leurs versions possibles.
De nature perfectionniste, l’électronique pour moi s’avère être un style de musique particulièrement délicat et rares sont les DJ que je peux classer comme « parfaits ». 808 State a su me convaincre et ce trio venu du ciel a tout à fait réussi à combler mes caprices à ce niveau. Si l’envie vous dit de changer et de bannir un moment le trop plein de vomi musical à tendance lave-vaisselle que nous avons l’habitude d’entendre dans n’importe quelle radio lambda de nos jours, jetez vous sur ce trio typiquement british.
Un peu d’histoire maintenant. C’est en 1988 que Martin Price, Graham Massey et Gerald Simpson (plus connu sous le nom de scène de « A Guy Called Gerald ») décident de donner naissance à 808 State. « 808 » en rapport avec la Roland TR-808 (boite à rythme notamment utilisée par les plus grands artistes comme les Daft Punk pour ne citer qu’eux) et « State » pour le « state of mind » (ou état d’esprit) que partagent les membres du groupe.
Les fans vous le diront, les albums de ce groupe sont des objets de culte. Nous sommes donc en 88, naissance du groupe, et naissance de « Newbuild » leur tout premier album et aussi l’un des plus rares et des plus difficiles à se procurer. Leur notoriété se forge et ces passionnés se voient propulsés au stade de pionniers de l’acid house retro.
Après le succès fulgurant de Newbuild, Simpson quitte le groupe et se consacre à une carrière solo sous le pseudonyme de « A Guy Called Gerald. » Oui, le cultissime Voodoo Ray, c’était lui. Qu’à cela ne tienne, deux personnes de plus rejoignirent le groupe pour maintenir le projet « 808 State » sur pied. « Quadrastate » leur second album se fit avec Andrew Barkeret Darren Partingtonet sorti en 1989. La même année, Ninety vu le jour et se fit la part belle dans la culture rave de l’époque. Ex :el quant à lui naquit en 91 et se procura le plaisir de contenir des pistes avec la participation de la singulière Björk et le talentueux Bernard Summer du groupe New Order. A l’apogée de leur succès, les années se succédèrent et laissèrent place à de nouveaux albums et compilations aussi formidables les un que les autres donnant une liberté absolue à leur génie et à leur soif de nouveaux sons et de nouveaux genres tout cela malgré les nombreuses difficultés que traversaient le groupe pendant ses années d’activité et particulièrement les départs que ce dernier rencontra entre 1991 et 1998. Leur dernier joyau, Outpost Transmission se révéla être très bon et accueilli la patte des Alabama 3, Simian et le chanteur / guitariste du groupe Elbow, Guy Garvey.
Leur parcours fut particulièrement chamboulé et riche mais cela ne les détourna pas de leur réelles convictions et valeurs, à savoir faire de la bonne musique mêlant originalité et qualité chose qui leur a quand même fourni leur réputation de pionniers et bâtisseurs du grand empire de retro acid house.
Plébiscités par les fervents adorateurs de la musique électronique retro, éclatants et punchants avec leurs beats nouveaux et leurs mélodies envoutantes, les britishs de 808 State dominent le milieu de la house vintage grâce à leur talent et leur capacité à créer, et non pas à recycler leur musique. Pari réussi pour ces anglais pleins de ressources et de génie.
Une petite mise en bouche ?



Who is Jill Scott ?
Dans le monde de la musique, il y a de tout. Il y a les pistonnés, les vendus, les parvenus, les gens qui considèrent la musique comme étant une machine à dollars et de succès éphémère et il y a les autres. Ces gens qui pour la plupart du temps sont souvent à l’ombre, ces gens talentueux, passionnées, ces gens pleins de convictions et de grands rêves. Ces artistes qui nous enchantent de leur vivant et même après leur mort.
Jill Scott fait partie de ces artistes que j’apprécie beaucoup dans le milieu de la musique et de ce fait j’ai décidé de parler un tantinet à propos de ce petit bout de femme qui mérite toutes les éloges du ciel et de la terre, pour son talent et sa capacité singulière à m’enchanter. Jill Scott dépeint poétiquement et avec une fraicheur bien typique à sa bouille sympathique ces choses qui nous rendent heureux et qui nous construisent avec le temps. Ses chansons qui baignent dans une ambiance poétique et intime sur fonds de jazz, de soul et de hip hop se permettent de titiller nos oreilles et de nous propulser vers un monde délicatement ensoleillée et reflétant parfaitement la personnalité de cette femme qui respire la joie de vivre et l’allégresse.
Je vous conseille tous ses albums et toutes ses collaborations. Je me rappelle avoir particulièrement fondu quand j’ai découvert son featuring avec le duo 4hero qui est un de mes gros coups de cœur. Sur Another Day, on reconnait parfaitement l’empreinte de ces artistes bourrés de talent exponentiel. En effet la voix suave et délicate de Jill sur fond de breakbeat et de nu jazz parfaitement travaillé me donnait et continue de me donner des frissons dans tout le corps.
Très loin des flops et des gros fails musicaux, Jill Scott se fait un nom au milieu de la scène néo soul et construit son empire sur des valeurs sûres qui prônent l’amour de la musique sans pour autant faire dans l’excès de zèle. Poésie et mélodies exaltantes s’embrassent murmurant une délicate note de fraicheur dans ce monde musical dominé par des gens qui n’ont d’artiste que le nom.

Yasmean (Yasmean Marcette S’haki)
Bombay Bicycle Club – A Different Kind of Fix
En écoutant ce nouveau Bombay Bicycle Club, je me demandais comment un groupe aussi jeune arrivait à être aussi prolifique, trois albums en trois ans, le tout sans tomber dans de la redite. Flaws était un gros coup de cœur, pourtant A Different Kind of Fix n’a plus grand chose avec la folk mélancolique de ce dernier. Chronique du dernier album de Bombay Bicycle Club.
A Different Kind of Fix est plutôt un album pop, parfois même très dansant, le premier single à être sorti est Shuffle, un morceau sans guitares, un piano, une basse et un peu de batterie qui donnent résolument un autre ton à la musique de BBC. A l’écoute de Shuffle, on a juste envie de sauter partout, de danser et de faire la fête, la voix est toujours aussi particulière… je ne sais pas si c’est l’accent du chanteur ou le ton de sa voix mais je crois que je suis fan, j’ai toujours aimé les voix atypiques qui ne ressemble pas aux autres.
Leave It est un morceau que j’aime particulièrement, le refrain est tout simplement énorme : batterie, basse, tout y est parfait ! c’est surement l’un des tubes de l’album et l’introduction d’une voix féminine dans les refrains notamment est une très bonne idée, voix qui est d’ailleurs présente sur d’autres chansons.
L’album est réellement très bien construit, chaque chanson a sa place et après chaque montée en puissance, on a bien sûr droit à un break, à d’autres morceaux comme Lights Out, Words Gone et sa fabuleuse guitare ou bien Fracture et son coté shoegaze, des morceaux qui sont moins joyeux mais toujours très bien faits. Et toute la fin de A Different Kind of Fix est plus mélancolique, c’est paradoxalement quand même des morceaux très entraînants, parfois très catchy, souvent faciles à écouter et pourtant tristes, il n’y a que la balade piano Still qui réussirait a arracher une larme à certain. Personnellement je trouve ce morceau un peu facile, lent et chiant… ça me rappelle Maximilian Hecker le talent en moins, et ce n’est surement pas là où le groupe excelle.
L’album finit sur Beg, dernier et treizième morceau, qui nous laisse sur une note plus optimiste nous rappelant que l’album est bel est bien un album gai, joyeux et carrément dansant.
8.5/10Ali Zarki (Ali Zarki)
Matt Wertz, le réalisme surréel
Il y a des moments ou la résurrection douceâtre de quelques cheminements se fait malgré l’absence de raisons rationnellement tangibles, et d’autres ou la nostalgie retient chaque parcelle de l’être prétextant une photo regardée, un regard croisé, ou une chanson écoutée.
Quand la journée me paraît être aussi monotone que celles ou je me force de vivre avec le même sourire résigné, l’envie me vient d’écouter un de ces coups de coeur musicaux immortels, pour encore une fois, vivre ce bon moment.
C’est alors que Matt Wertz fait partie de ces chanteurs qui me jettent dans un état d’esprit que je préfère ne pas décrire plus exhaustivement aujourd’hui. Je me limite à vous proposer d’écouter dans un premier temps l’une des chansons qui m’ont le plus marqué.

Matt Wertz est un auteur-compositeur-interprète américain originaire de la ville de Tennessee, qui, après des études en design industriel, a choisi de se consacrer à la musique. et qui débutera par l’album Somedays, produit par Steve Wilson en 2001. Deux ans après, l’album Twentythree Places sort déjà, dont la piste la plus connue se trouve être Everything’s right.

L’artiste n’hésite pas à autoproduire son deuxième album Everything in Between, et la carrière de l’auteur commence à prendre de l’élan. Le talent ne tarde par à faire des effets dans Carolina, une chanson qui marque la spécificité et l’originalité dont font preuve les productions de l’artiste.

La discographie du chanteur atteint douze productions diverses, en concluant avec un dernier album intitulé Weights and Wiings qui est déjà sorti en 2011.
Pour plus d’informations, je vous invite à consulter le site officiel ou bien la biographie en anglais rédigée par l’artiste
Zineb El Boukili (Zineb El Boukili)

Beirut – The Rip Tide
Ecouter Beirut, c’est avant tout se délecter d’une musique au son authentique et souvent incomparable. Après 2 ans d’absence consacrées à diverses tournées, Beirut, pionnier incontestable de Balkan Folk en terre américaine fait son retour avec The Rip Tide. Découvrez, sans plus attendre, cet album avant sa sortie officielle prévue pour le 30 août.
Avec ce 3ème LP, la bande à Zachary Condon s’affirme encore une fois comme l’un des groupes les plus ingénieux et intriguant de la scène Indie. The Flying Club Cup, sorti en 2007, s’était largement inspiré de vieilles variétés françaises avec notamment Nantes ou bien Sunday Smile. The Rip Tide, par contre, n’est pas sans rappeler un certain Gulag Orkestrar. Ce magnifique premier LP, qui nous avait fait découvrir un groupe tirant tout son charme d’une alliance de musique folk et indie avec sonorités balkaniques et cuivres slaves.
Sans vouloir d’ores et déjà sauter à la conclusion, Beirut nous a sorti là un album très proche de la perfection. Une première écoute des 9 titres m’a laissé l’impression que The Rip Tide n’est rien d’autre que le génial aboutissement de l’ensemble du travail accompli par Beirut ces dernières années. Loin de leurs précédentes inspirations européennes, c’est un son propre à eux, plus proche de leur penchant Folk et Pop Rock, qui émerge gracieusement de cet album.
A Candle’s Fire nous met déjà dans l’ambiance de l’album. Ce 1er titre commence avec de légères notes d’accordéon. Avant que ce dernier ne soit rejoint par l’armada d’instruments de Beirut. La voix généreuse de Zachary Condon fait ensuite son intrusion, accompagnée par un excellent jeu d’Ukululé, marque de fabrique de Beirut. La musique est bonne et on se laisse allègrement emporter par le rythme des cuivres et des chœurs.
Santa Fe, ville natale de Zach, nous fait entrer dans un registre plus intimiste. Avec un rythme en low fi en fond, c’est la chanson la plus Pop de cet album. East Harlem est dédiée à la ville de New York, à ses rues, à ses gratte-ciels, mais surtout à la solitude ressentie dans une aussi grande ville. Un titre sorti comme single et entamé à chacun de leurs lives il y a déjà plusieurs mois, une promesse d’un album accompli, une promesse pleinement tenue par Beirut. Le son d’East Harlem est très complet et la musique, délicieusement bien orchestrée, accompagne la voix mélancolique de Zach.
Goshen est une chanson plus pure. Un titre simple, sincère et sans prétention aucune. Une sublime progression prenant corps avec la douceur du piano, puis se renforçant avec le son des tambours et le léger tintement des cuivres. Une agréable pause qui permettra d’enchaîner avec Payne’s Bay et The Rip Tide, deux titres aux notes plus joyeuses. Payne’s Bay, en particulier, nous met dans l’ambiance d’une Marching Band. Zach et ses vocalistes entament un très guilleret ‘Head strong to me, I’ve been head strong ’

Vagabond est le petit bijou de cet album. Une belle balade très attachante qui saura, à coup sur, captiver les sens. Les paroles, et notamment le refrain, sont d’une beauté unique: “Left a bag of bones, a trail of stones, for to find my way home. Now, as the air grows cold, the trees unfold, and I am lost and not found” Les mots, seuls, ne peuvent décrire à quel point cette chanson m’a charmé.

The Peacock a un son plus consistant, contrairement aux autres titres qui se développent le long de la chanson. Cela donnera une ambiance plus feutrée et intime, sans pour autant dénaturer leur style. Finalement, Port Of Call est une belle conclusion à cet album. Beirut y met fin de la même façon avec laquelle il l’a commencé, enchainant Ukulélé, piano et cuivres pour notre plus grand bonheur.
9 titres seulement me direz-vous ? Certes c’est peu, mais tout le long d’un peu plus d’une demi-heure d’écoute, on ne ressent aucun manque en substance. C’est une abondance d’émotions musicales condensées en ces 33 minutes. The Rip Tide est un album complet qui confirme le talent de Zach Condon, compositeur, leader et homme à tout faire de Beirut. Il s’impose également comme l’album le plus mature, le plus abouti et surtout le plus accessible de Beirut. Cependant, le point fort de cet album est également son talon d’achille. On ne pourrait s’empêcher de demander plus, surtout que 3 des titres ont déjà été interprétés en Live.
Note : 8.5/10Yassine El Adraoui (Yassine El Adraoui)

The Road to Woodstock
Combien de fois me suis-je imaginé dans l’immensité de cette plaine, sous ces 2 collines, parmi cet océan de personnes venues de tous les coins du Monde ?. Tous portaient le même message dans leurs cœurs. Tous étaient là pour partager allègrement en toute convivialité 3 jours de paix, d’amour, de fraternité et bien plus.
C’est bien du légendaire Woodstock Music Festival qu’il s’agit. Un festival qui n’était censé accueillir que quelques 50.000 personnes mais qui s’est retrouvé avec un demi-million de férus de liberté et de passionnés de musique. Ainsi, Woodstock était le symbole de toute une jeunesse avide de changement, ayant une vision en rupture avec les normes et politiques guerrières de leurs gouvernements.

Si Woodstock a certainement été la confirmation pour Jimi Hendrix, Janis Joplin, The Who, Jefferson Airplane… ayant tous déjà fait une apparition au Monterey Pop Festival en 1967, il a également permis l’éclosion de plusieurs groupes et artistes tels que Santana, Joe Cocker et Crosby, Stills, Nash & Young entre autres.
Le festival qui s’est étendu sur 4 jours (alors que 3 étaient prévus) a permis le passage sur scène de 32 formations en tout. Le fait est que ces 4 jours ont permis de passer en revue les grandes tendances musicales du moment. Entre les ballades de Blues de Canned Heat et Janis Joplin, les rythmes endiablés de Jimi Hendrix, la touche latine apportée par Santana ainsi que la voix fougueuse pleine d’âme de Richie Havens, les 500.000 présents étaient comblés.
Richie a été le premier à monter sur scène et son interprétation de Freedom doit toujours vibrer quelque part dans l’air à Bethel dans l’état de New York là où s’est tenu le festival en 1969.
Le lendemain, un groupe, presque inconnu du grand public, formé autour du guitariste et virtuose mexicain Carlos Santana, passait sur scène. Le Santana Band a ainsi enflammé le public dans une fusion de rock et de rythmes latins qui sera considérée plus tard comme précurseur de World Music. En plus du solo de guitare de Carlos Santana, Evil Ways est resté mémorable avec un solo de batterie de Michael Shrieve âgé tout juste de 20 ans.
Jefferson Airplane ont envouté le public avec leur Rock tantôt folk tantôt psychédélique. Grace Slick, leur vocale à la voix aérienne, a laissé une trace indélébile à Woodstock.
Joe Cocker, du haut de ses 25 ans à l’époque, était aussi de la partie à Woodstock. Il reste jusqu’à aujourd’hui le maître incontesté de Blues Soul. Joe Cocker, le natif de Sheffield, c’est avant tout une voix époustouflante que peu de blancs peuvent se vanter d’avoir. Sa reprise de With A little Help From my friends de The Beatles est un chef d’œuvre. Tous ceux qui ont eu l’immense chance d’assister à son récent concert à Mawazine peuvent témoigner qu’il a quasiment gardé la même voix ainsi que la même incroyable énergie sur scène 42 ans après Woodstock.
Finalement, le festival s’est terminé par un Grand. Jimi Hendrix a interprété ses plus grands succès, jouant de sa Fender dans toutes les positions imaginables. Son improvisation sur l’hymne américain (Star Bangled Banner) est sûrement un des moments forts de Woodstock.
Toujours est il que j’ai constamment cette impression bizarre en voyant Jimi Hendrix jouer à sa guitare. En effet, aussi exagéré que cela puisse paraitre, j’ai le sentiment qu’il vouait pour elle un amour passionnel. Et Voodoo Child de son autre nom Slight Return en est le parfait exemple. Je vous laisse donc savourer la magie de cette performance et je vous dis à la prochaine.

RIP Amy Winehouse
Certains l’avaient découvert depuis ses débuts, avec Frank, d’autres comme moi, l’avaient apprécié à travers son Back to Black, je fais partie de ces derniers.
Amy Winehouse, artiste britannique au talent indiscutable vient de nous quitter subitement en ce 23 juillet, laissant derrière elle deux albums remarquables, des concerts mémorables mais aussi des pages et des pages de tabloids qui avaient tellement parlé d’elle, de ses addictions et de ses déboires.
Amy Winehouse rejoint donc Jimi Hendrix, Janis Joplin, Kurt Cobain et Jim Morrison, tous décédés à l’âge de 27 ans. Restez connectés sur Lcassetta, nous reviendrons avec plus de détail sur la vie et la carrière de cette illustre chanteuse, une légende est née.
Redécouvrez Back to Black et My Tears Dry On Their Own, extraits de son dernier album.


Youssef Roudaby
Emo, entre le cliché et le malentendu
J’ai vu ou entendu un nombre incalculable de fois des gens s’insulter en se traitant d’emo et j’ai toujours eu l’impression de parler à un mur à chaque fois que j’évoquais ce mot. Il y a beaucoup de clichés, d’incompréhension et de malentendus. Les gens n’essayent pas de comprendre et c’est tout à fait normal. J’ai donc eu envie de faire un article pour en finir une bonne fois pour toute !
Je vous vois déjà venir… Comment ? Un article sur l’Emo dans Lcassetta ? Prenez un grand souffle et essayez d’enlever de votre esprit tout ce que vous connaissez sur l’emo, car justement vous ne le connaissez pas ou très mal. Alors en fait, que veut dire “Emo” au delà de tous les clichés qui lui collent à la peau ? Comment un mot qui, à l’origine est censé désigner un genre musical assez peu connu, est devenu tellement banalisé et repris partout ?
Pour répondre à ces questions, je vais tout simplement vous faire découvrir des groupes, qui chacun à son époque a fait de la musique qu’on a qualifié d’emo. C’est un peu là la première difficulté, parce qu’il est tout simplement impossible de donner une définition claire et précise de ce qu’est l’emo. Aujourd’hui, certains vous diront que c’est un “style vestimentaire”, voire même une “pseudo-philosophie”, sauf qu’à l’origine c’est une musique qui trouve ses racines dans le Punk Hardcore, d’où l’emocore (pour emotional hardcore). Au fil du temps et des époques, l’emo a servi d’étiquette à plusieurs groupes qui ont fait des musiques très divergentes les unes des autres. Chaque période ou sous genre a sa propre définition ainsi que différentes variations. Ce serait assez compliqué d’en parler en détails, donc je ne ferai que suivre la chronologie des évènements depuis le début de l’emo dans le milieu des années 80 jusqu’à aujourd’hui.
Si l’on devait s’arrêter sur une seule date qui représenterait le début de l’emo, ce serait l’été 1985 influencé par Zen Arcade l’album culte des Husker Dü. Certains groupes originaires de la scène Punk de Washington DC commencent à sortir des sentiers battus en introduisant un song writing parlant d’autre chose que la Politique. Cette dernière était clairement LE sujet dominant dans le Punk à cette période. On se tourne donc vers des choses plus personnelles qui gravitent autour de l’individu et non du groupe, loin de l’univers plutôt machiste et marginal du punk. C’est d’ailleurs probablement de là que vient la réputation “de musique pour tapettes” qui colle à l’emo jusqu’à nos jours. Certaines personnes dans le mouvement Punk n’ont jamais accepté que ce genre soit associé à des paroles et un songwriting intimistes, vu que l’essence même du Punk est protestataire voire rebelle. L’emo introduit aussi de nouveaux sons dans la musique, elle devient moins brutale, moins nerveuse et la voix prend plus de place. Il est à noter que les premiers groupes dits “emo” étaient vraiment issus du Punk avec même quelques figures du genre dont Ian Mackaye chez Embrace ou bien Rites of Spring avec Guy Picciotto. C’était donc une petit révolution qui était en marche et qu’on appellera plus tard la Revolution Summer.
Une multitude de groupes apparaissent dans tout les Etats-Unis, bien que la plupart finissaient par disparaître en quelques années voire quelques mois. Cependant, le groupe le plus marquant de cette période est très objectivement Moss Icon. Ils donnent à l’emo un nouveau souffle grâce à leur musique plus pausée, des passages “post-rockisan” mais également des moments plus violents. Entre spokens words et chant crié, la musique de Moss Icon influencera énormément, et c’est peu dire, les groupes des années à venir.

On distinge généralement 3 vagues de groupes dits emo, même si je ne suis pas tout à fait d’accord avec cette répartition qui réduit l’évolution de l’emo à des courants distincts, alors que mise à part la première vague, qui en est l’origine, toutes les autres avaient des courants différents et parallèles. Au début des années 90′s, l’emo commence à se faire connaitre dans le monde underground et certains groupes se forment pour suivre le modèle des pères du genre. C’est avec ces groupes que l’emo va réellement prendre ses marques, se développer, et surtout se détacher du Punk Hardcore. Il faut dire que si Moss Icon, en tant que précurseurs de l’emo, arrivaient à se distinguer du Punk hardcore, ce n’était pas le cas des autres formations de la même époque qui manquaient d’audace et qui restaient timidement attachées au punk.
Les années 90′s représentent l’époque charnelle. Diverses influences viennent se greffer à tout l’heritage Punk et c’est certainement là que l’appellation emo commence à devenir quelque peu floue. Elle désignera alors des groupes aussi differents que Swing Kids, Indian Summer, Jimmy Eat World ou Sunny Day Real Estate. C’est l’émergence de l’indie emo. On est à la croisée des chemins, les majors ont flairé l’aubaine que pourrait être pour eux le fait de faire signer certains groupes et le genre gagne en popularité. Entre signer chez un major ou rester dans l’indie, plusieurs formations ne résisteront pas à la pression qu’engendrent ces conflits intérieurs à propos de la direction du groupe. Cette periode marque la disparition de l’emocore tel que l’on le connaissait à ses débuts. C’est la sortie de l’underground qui entraîne l’ouverture vers un nouveau public. L’emo va se scinder en deux genres distincts : D’un coté, le screamo avec des groupes comme Orchid, Saetia ou bien Portraits of Past, qui revendiquent leur penchant plus violent et plus fidèle aux origines idéologiques du punk, même si le screamo finira lui aussi par être mainstream, et d’un autre coté l’indie emo avec des groupes comme Cap’n Jazz, The Get Up Kids, ou American Football.
L’ère est favorable grâce au retour du Rock chez le grand public avec le succès de Nirvana, Green Day ou encore Weezer dont l’indie emo s’inspire beaucoup. L’emo devient de plus en plus mainstream, ou du moins, des groupes dit “emo” le deviennent. L’un des plus connus est certainement Jimmy eat World, avec Clarity en 1999 suivi directement en 2001 de Bleed American avec The Middle, l’un des singles les plus connus du groupe. Cependant, cet album est souvent mal vu par les fans “old shcool” de l’emo car c’est LE premier album “emo” à être sorti sous un label mainstream. C’est donc avec cet album que le genre va se démocratiser lançant les prémisses d’une nouvelle vague d’emo. Bleed americain est un disque trés Alternative Rock qui tranche avec le passé de JEW. Le groupe, pourtant, continue à trainer sa réputation de groupe dit “emo”. Il faut comprendre la confusion que tout cela crée, At The Drive-In c’est de l’emo ? Thursday aussi ? Et The Promised Ring, Texas Is The Reason, Mineral alors ? Et puis tout ces petit groupes qui viennent de se former Taking Back Sunday, Brand New, Thrice ? les autres ceux qui arrivent au milieu des années 2000 Escape The Fate, blessthefall, Bring Me the Horizon ? Le contre courant qui se veut loin des paillettes et du grand public composé essentiellement de groupes screamo; Daïtro, Sinaloa, Raein, Envy, Circles Takes The Square ?
Qui est emo, qui ne l’est pas ? C’est la question que l’on retrouve partout au milieu des années 2000. Dans les forums de discussion affiliés au genre, la meilleure réponse pour moi est celle de Guy Piciotto, un des fondateurs du genre : “… I’ve never recognized “emo” as a genre of music. I always thought it was the most retarded term ever. (…) I just thought that all the bands I played in were punk rock bands. The reason I think it’s so stupid is that – what, like the Bad Brains weren’t emotional? What – they were robots or something? It just doesn’t make any sense to me.” Beaucoup ne sont pas d’accord avec lui, mais la plupart s’accordent à dire que l’emo n’est ni une idéologie ni un style vestimentaire. D’ailleurs cet article a pour seul but d’essayer d’éclairer certains sur un “genre” trés mal connu et trés mal perçu qui, tout comme le metal, la musique electronique, le rap ou l’indie rock (ect…) a constitué une motivation pour énormément de groupes differents, à faire de la musique qu’on a qualifié à tort ou à raison d’emo.
Pour finir, une petite playlist concoctée par mes soins. J’ai essayé de proposer les différents visages de l’emo, même ceux que je n’apprecie pas vraiment. Pour plus de documentation, car il y a encore énormément de choses à dire, je vous renvoie sur deux petits sites un en francais qui est “Le dictionnaire de l’emo” et l”autre en anglais un peu plus connu qui est “You don’t know Emo”.