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Greenwood Sharps – Things Familiar

Là où James Blake devient trop intime, Greenwood Sharps, jeune producteur londonien, trouve toute sa liberté avec plus d’aisance et d’équilibre. Très peu connu et n’ayant sorti qu’un EP, il a quand même reçu l’attention de grands artistes tels que Jamie XX pour son travail très précis, efficace et profond. Chronique !

Bon partons d’un point simple. Ce qui rend le LP de James Blake détestable pour certains, c’est sa voix autotunée en abondance et son côté trop intime. Greenwood chante aussi, distord sa voix, et sa musique est extrêmement similaire à celle de Blake, sans pour autant aboutir à un néant électronique. Toujours ce même côté fantomatique, intriguant, éthéré et profond… mais beaucoup plus dynamique. Il intègre alors des basses très deep pour aboutir à de magnifiques drops comme sur le magnifique Allow The Long où on sent vraiment l’influence de James Blake et particulièrement de sa chanson I Never Learnt To Share, ou encore sur l’excellent Leucosia où on entendrait presque les synthés de ce dernier.

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On croirait presque entendre le côté naturel et vivant de Baths avec l’harmonie de ces samples de bruits de la nature… ou encore la profondeur des drums de Burial. Associé à l’utilisation magistrale de sa voix, il arrive à créer parmi ce qui s’est fait de plus mélodique en post-dubstep en 2011. Greenwood Sharps ne plagie pas ces artistes, cependant il arrive à maîtriser leurs sonorités avec brio et même les réutiliser à sa manière et sans pour autant simplement mélanger ces éléments dans un mixeur. Non, Greenwood Sharps n’est pas une superposition de la musique de James Blake, de Mount Kimbie ou encore celle de Baths. C’est la balance optimale entre les trois, la beauté du dubstep du futur et sûrement ce qui donne le plus de sens au terme post-dubstep.

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C’est quand même dommage que la majorité des sons prennent du temps à démarrer. Le drop de Allow The Long par exemple se situe dans le dernier tiers de la chanson, qui dure 6 minutes alors que celui de Leucosia est dans la dernière minute. Après, ça donne un côté plus laid-back et moins agressif à sa musique, très joviale et objectivement belle.

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On peut quand même dire que Things Familiar est l’une des meilleures productions du mouvement post-dubstep. Qu’il s’agisse de sa maîtrise de la voix, de ses beats très profonds et de leur profondeur éthérée, ou encore de ce côté tellement naturel et efficace, cet EP est sans conteste un concentré de bonheur et de surprises.

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4 groupes à suivre #2

Tous frais, tous nouveaux, Lcassetta revient avec son lot de groupes à découvrir. Votre webzine préféré vous propose de savourer les délices des compositions originales de Fixers, danser aux rythmes de la musique rock latine avec El Río, goûter aux plaisirs de la bonne production avec Films of Colour et transgresser la norme sonore avec Brick+Mortar. Armés de leurs instruments, ces groupes dénichés aux quatre coins du globe n’ont qu’une seule et unique mission : égayer votre quotidien.

• Fixers

Formé à Oxford, en Angleterre, Fixers détient la recette permettant de percer dans le milieu prisé du rock. Avant-gardiste et originale, la musique du quintette est un melting-pot réunissant pop psychédélique et musique expérimentale. Un mélange inhabituel qui leurre délicieusement nos oreilles. Des cloches sonnées à vide par-là, des enchaînements surprenants à la batterie par-ci et la voix de Jack Goldstein qui fusionne parfaitement avec les cliquetis et brouhahas de leurs instruments.

Another Lost Apache signe l’armistice entre chant doux et musique déchaînée. Un début à la messe du dimanche puis surprise, on fait sonner les percussions. On est loin des compositions monotones du genre. Jack Goldstein régule majestueusement sa voix pour épouser à la fois la mélodie suave et le rythme percutant qui  régissent la chanson. Ses bandmates le rejoignent progressivement au chant, avec une voix basse, afin de bercer clandestinement nos sens.

Majesties Ranch est le mariage d’une sono lustrée et des riffs fuzzy d’une guitare possédée par les démons de la nonchalance. Une mélodie riche en rebondissements, guidée par une voix Andrew Vanwyngarden-like, qui s’empare de votre esprit et vous plonge dans un univers cosmique avec en arrière-son, une composition au clavier qui retentit au loin et une synth à l’écho trempé.

• Films of Colour

Vers une musique plus tempérée et pensive, on met le cap sur l’île des Films of Colour. Une electro modérée et un chant à la Snow Patrol, on partage ici un chagrin profond décrit par des mélodies maîtrisées. Originaire de Londres, Films of Colour combine rave et electronic pour nous concocter des chansons d’une mélancolie de junkies : pesante et révélatrice à la fois. Une formule qui classe FOC parmi les groupes à la musique poignante comme Coldplay; une sincérité dans le chant qui risque de toucher les plus durs d’entre vous.

Persinette est l’histoire d’un amour plein de rebondissements. Le passage d’un ton discret à un autre, plus marqué, illustre bien l’ambiance eau de rose. L’instru à la Delphic, frustrante à la longue, vous retient presque prisonnier. On ne saurait suivre le “You were born that day / You still fail to see” teinté d’une mélodie suave ou le “… you turn in / Yeah you turn in” méchamment percutant. Une hybridité dans la construction de la chanson fait que l’on ne s’en lasse pas.

Le clip vidéo est à regarder en boucle. Une perle filmée par des amateurs mais qui calque parfaitement les paroles de la chanson.

Films of Colour – Persinette

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Capital est plutôt axée psyché-space. Une autre preuve de l’habilité des Films of Colour à écrire des chansons addictives. Capital est un morceau d’une ambiguïté agréable dans le chant. Des sons qui émanent de tous les coins, une requiem enchanteresse jouée au clavier et puis un jeu relativement dynamique à la batterie.

• El Río

“We are just people from the world.” disaient-ils. Est-ce pour échapper aux stéréotypes ? Ou pour donner un côté “nomade” à leur musique? Ce que je peux vous confirmer, c’est que leurs chansons n’en demeurent pas moins bonnes. El Río tire ses ressources de la musique latine dont le rythme est omniprésent sur leur album “So Old As To Have Become New Again”. Adeptes des riffs stridents et percussions ambiance vacances d’été, ils nous livrent une electropop énergétique pleine de béatitude, un mélange de power rock et ton acoustic qui fait que El Río produise une musique originale.

Doses est le petit chef d’oeuvre par El Río. On se prend facilement à sa rythmique poussée, ses riffs horror rock accompagnés d’une voix off puissante. Un “I needn’t have spent all my doses” au cri bien cadré donne une intensité remarquable au refrain. On est pris dans l’entrave, pris au loin, on suit méticuleusement le deuxième temps du refrain guidés par le jam pétillant d’une guitare fuzzy.

Found est le “how to dance” de l’album, l’hymne chantée dans une banlieue brésilienne. On se sent transportés vers une Favela libre de tous problèmes, se promenant dans ses ruelles entourés par une nuée de gamins qui gesticulent nonchalamment. Jouée sur un tempo agréable, Found joint musique latine et pop tirée par les cordes. De bons moments ancrés en votre esprit qui refont surface et c’est parti pour 3 minutes de déhanché.

El Río seront en tournée dans toute l’Europe cette année. Je vous les conseille vivement si vous voulez passer une soirée mouvementée, histoire de vous débarrasser des traces de vos repas consistants.

• Brick+Mortar

Le meilleur pour la fin, naturellement. Brick+Mortar est la symbios entre le démesuré, le trivial, le surpuissant et l’incapable. Un duo spirituellement lié qui manie sa musique avec une dextérité sans pareille. “We play drums and guitars. We are poets.” ; Les Brick+Mortar donnent à leurs chansons une dimension supersonique ex nihilo : la preuve qu’on peut produire des merveilles avec trois instruments et quelques samples. Leur psyché magnétique et envoûtante intrigue et provoque. Un univers minimaliste mais grandiose, qui parait commun mais qui est unique.

Heatstroke, qui définit parfaitement le groupe, est une mixture de sons éclectiques interprétés par un jeu de batterie adéquat à la voix toute aussi originale de Brandon Asraf. On ne saurait définir précisément son accent, tantôt nordique pour transformer des paroles en un chant exquis, tantôt anglais pour chanter majestueusement le refrain. Un soupçon de post-rock, une batterie folk pour peaufiner les transitions et nous voilà en face du tube de ce début d’année.

Qui ne rêverait pas d’une rave party comme on en fait plus, à Berlin ? Vous n’avez pas le temps ? No problemo. For Yellow Walls est votre passeport. Finissez de fumer ce que vous avez entamé, sniffez la poudre blanche étalée sur votre table basse et prenez votre demi cachet de stupéfiant. Préparez-vous à tout oublier. Suivez les consignes. Dansez aux echos de For Yellow Falls, sautez au rythme de ses percussions frénétiques et criez au “HEY WAIT!” de Asraf.

Qu’elles fassent office de berceuses ou qu’elles égayent vos soirées, prenez le temps de savourer chaque seconde de ses perles. Soutenez ces groupes et intégrez leurs univers, ils sont bien partis pour percer.

Omar Serghini Idrissi (Omar Serghini Idrissi)

Omar Serghini Idrissi alias OSI, addict à l’indie rock, sexuel à temps plein et fervent adorateur de Casablancas.