

Jazzablanca f Anfa Park
Jazzablanca Festival s’installe à Anfa Park et présente sa plus belle programmation pour la 15ème édition
Jazzablanca célèbre son retour en dévoilant une programmation plus intense que jamais. De grands noms de la scène nationale et internationale promettent des concerts d’exception : Ibrahim Maalouf, Gilberto Gil, Asaf Avidan, Ben Harper & The Innocent Criminals, Erik Truffaz feat Hamid El Kasri, Mulatu Astatke, Majid Bekkas, Seun Kuti, Oum ou encore Natasha Atlas.
Le festival s’installe désormais à Anfa Park pour offrir au public l’ambiance festive et conviviale qui fait la marque de fabrique de Jazzablanca.
Après deux ans d’absence liés à la pandémie, la reprise de Jazzablanca est un gage de résilience. Celle-ci confirme l’attachement du festival au public qui n’a cessé de l’accompagner et de s’agrandir au fil des années. Cette continuité a été possible grâce au soutien indéfectible de la Fondation BMCI, et de l’Agence d’Urbanisation et de Développement d’Anfa (AUDA), filiale du Groupe CDG, que le festival remercie vivement.
Le savoir-faire de l’agence Seven PM, producteur exécutif de Jazzablanca, a également facilité la reprise du festival, avec des équipes réactives, un réseau de professionnels et des liens solides auprès des artistes.
Cette effervescence est aussi le fruit de l’ambiance unique que Jazzablanca et les festivaliers ont su créer : plus que des concerts et têtes d’affiche de renom, chaque édition est un lieu d’échange, de rencontres et de convivialité.
La 15ème, qui aura lieu du 1er au 3 juillet, ne dérogera pas à la règle.
Nouvel espace, même esprit :
Après 7 premières années au Mégarama Casablanca et 7 ans passés à l’Hippodrome Casa-Anfa, Jazzablanca s’installe désormais à Anfa Park.
L’affluence croissante qu’a connu le festival, ainsi que la confirmation d’un large public aussi mixte que fidèle, ne peut que pousser le festival à se réinventer. Dans ce sens, Jazzablanca tient à remercier la SOREC pour son accompagnement durant les précédentes éditions. L’hippodrome Casa-Anfa a aussi permis au festival de prendre l’ampleur qu’il connaît aujourd’hui.
Toujours aussi attaché à son ADN, le concept et l’esprit de Jazzablanca évoluent pour offrir une expérience authentique. Anfa Park sera en partie privatisé autour d’une atmosphère particulière : ce bel espace verdoyant s’harmonise avec l’ambiance estivale et chaleureuse à laquelle Jazzablanca est profondément attaché. L’idéal pour profiter des belles soirées d’été, tout en musique.
Le Village, cœur battant du festival, accueillera les concerts dans un cadre rénové. Il proposera de nouvelles animations, avec un ensemble de créateurs et de restaurateurs.
Les artistes conviés à cette 15ème édition se produiront sur deux scènes :
- La scène du Village, rebaptisée Scène 21, en hommage à la piste d’atterrissage de l’ancien aéroport Casa-Anfa, qui était marquée par le chiffre 21.
- La scène Casa Anfa accueillera chaque soir les têtes d’affiche de cette édition. En plein air, elle proposera des performances inédites avec des places exclusivement debout, s’accordant ainsi avec l’ambiance festivalière estivale.
Autre nouveauté : l’ancien espace Jazz Club devient “Les terrasses de Casa Anfa”, promettant une expérience musicale unique, avec une imprenable vue sur la scène Casa Anfa.
Le line-up 2022
Élaboré avec passion et toujours dans le but d’offrir une belle expérience “live” aux festivaliers, le programme de Jazzablanca Festival promet d’inoubliables moments de partage. Outre leur renommée internationale, les artistes conviés cette année feront vibrer les jardins d’Anfa Park à travers leurs talents inouïs de musiciens et d’instrumentistes.
Avec 12 concerts au total, chaque soirée se veut un voyage singulier à travers les continents et les genres musicaux.
Sur la scène Casa Anfa, le public aura rendez-vous avec 6 grands noms de la scène nationale et internationale :
Cette 15ème édition s’ouvrira sur une collaboration inédite, résultant d’une résidence artistique organisée par Jazzablanca. Vendredi 1er juillet, les prodigieux musiciens Erik Truffaz et le Maâlem Hamid El Kasri seront regroupés sur scène pour la première fois. Leur concert promet une fusion inédite, qui mêlera les rythmes jazz-électro de l’un, et le timbre puissant de la voix et du guembri de l’autre.
La scène Casa Anfa accueillera ensuite le trompettiste et compositeur Ibrahim Maalouf. L’artiste entame une tournée internationale qui marque son retour après une longue absence des scènes. Les Jazzablancais feront partie des privilégiés qui auront l’occasion de découvrir en avant-première son nouvel opus “Capacity To Love”, dont la sortie officielle est prévue pour septembre 2022.
Samedi 2 juillet, c’est Gilberto Gil, sommité de la fusion du jazz et de la musique latine, qui viendra égayer la soirée avec un répertoire faisant partie de la vie et de l’histoire du Brésil. Du haut de ses 78 ans, ce recordman d’enregistrements discographiques ; plus de 70 albums à son actif ; continue d’osciller entre la guitare et l’accordéon, et de transmettre à travers sa musique des messages engagés.
Le même soir, le public aura rendez-vous avec le compositeur, guitariste et chanteur israélien, Asaf Avidan qui se produira pour la première fois au Maroc. Connu par un timbre aigu singulier, ce bluesman folkeux a 7 albums à son actif et une dizaine de tournées internationales. Il conquit le public avec ses balades à la guitare comme au piano. Pour son concert à Jazzablanca, l’artiste présentera son dernier opus “Anagnorisis”, aux influences hip-hop et gospel.
Dimanche 3 juillet, un vent de fraîcheur soufflera sur Anfa Park avec le retour de Oum. Devenue une figure incontournable de la scène marocaine, elle présentera pour la première fois au Maroc son album “Daba”. Avec des titres comme “Temma”, “Mezzinellil” et “Sadak”, cet opus est un hymne puissant à l’humanisme, le féminisme et la spiritualité que prône cette artiste accomplie.
Le concert de clôture de la 15ème édition de Jazzablanca promet d’être mémorable avec la star internationale Ben Harper et son groupe The Innocent Criminals. Guitariste hors pair, le chanteur américain célèbre ses vingt-huit ans de carrière. Naviguant à l’origine dans un folk-blues souvent militant, Ben Harper a développé ses influences rock, reggae ou gospel au gré de ses 16 albums. Avec 4 Grammy Awards à son actif, l’artiste revient avec The Innocent Criminals pour offrir un concert festif dans une énergie joyeuse.
Sur la Scène 21 (scène du Village), l’ambiance sera tantôt décontractée, tantôt festive. Jazzablanca accorde cette année une place particulière aux artistes marocains et africains. La Scène 21 proposera une multitude de sonorités alliant jazz, afrobeat, blues, jazz-électro et des fusions latines et gnaouies.
Vendredi 1er juillet, la formation marocaine Bab L’Bluz ouvrira le bal en interprétant “Nayda !”, premier album de ce groupe mené par la superbe voix de Yousra Mansour. Le répertoire de Bab L’Bluz forme une somptueuse fusion entre rock psychédélique, blues, et traditions gnaouies.
Le père du jazz éthiopien Mulatu Astatke reprendra par la suite le flambeau, et revisitera les plus célèbres titres de sa discographie. Parmi eux, son grandiose album “Mulatu of Ethiopia” qui cristallise l’essence son originalité éthio-jazz, sorti en 1972, et ré-enregistré en 2017.
Samedi 2 juillet, c’est Natacha Atlas qui enchantera la Scène 21 de sa voix à la fois grave et suave. La chanteuse belge d’origine égypto-anglaise présentera son album “Strange Days”, ainsi que des extraits de son dernier EP “The Inner & The Outer”, où se mêlent des percussions orientales à des airs électro-jazzy.
Seun Kuti & Egypt 80, digne héritier du musicien révolté qu’a été son père – la légende nigérienne Fela Kuti – prendra le relais sur des rythmes d’Afrobeat, pour un concert qui porte le goût de la révolution.
Dimanche 3 juillet, place au trio lyonnais EYM. E pour le pianiste Elie Dufour, Y pour le contrebassiste Yann Phayphet, et M pour le batteur Marc Michel. Ensemble, ils offriront un voyage imprégné d’une essence jazzy, que le trio fusionne aux sonorités des musiques locales des pays où il se produit.
L’african gnaoua blues s’invitera aussi à Anfa Park avec l’incontournable Maâlem Majid Bekkas. Il présentera son album “Joudour”, un projet inédit réalisé pendant le confinement, où le Bekkas donne à découvrir de puissants instruments africains méconnus.
Les nombreuses nouveautés que propose Jazzablanca cette année – Sa programmation musicale toujours plus époustouflante ; et son installation à Anfa Park- viennent renforcer le positionnement du festival comme le rendez-vous incontournable de la ville blanche.
Grâce au soutien du public et de ses partenaires, Jazzablanca Festival continue son évolution pour être à la hauteur du niveau d’engagement que méritent les festivaliers.
Rendez-vous du 1er au 3 juillet à Anfa Park !
Nous avons hâte de vous accueillir à cette 15ème édition, plus intense que jamais !
Line up 2022

Vendredi 1er juillet
- Bab L’Bluz (Maroc / Rock Blues Gnaoua) – Scène 21 – 18H00
- Mulatu Astatke (Ethiopie / Jazz) – Scène 21 – 19H15
- Erik Truffaz feat Hamid El Kasri (France, Maroc / Jazz, Gnaoua) – Scène Casa Anfa – 21H00
- Ibrahim Maalouf “Capacity to love” (France, Liban / Jazz) – Scène Casa Anfa – 23H00
Samedi 2 juillet
- Natacha Atlas (Belgique / Jazz, musiques du monde) – Scène 21 – 18H00
- Seun Kuti & Egypt 80 (Nigéria / Afrobeat) – Scène 21 – 19H15
- Gilberto Gil (Brésil / Jazz, Samba) – Scène Casa Anfa – 21H00
- Asaf Avidan (Israël / Folk, Blues) – Scène Casa Anfa – 23H00
Dimanche 3 juillet
- EYM Trio (France / Jazz) – Scène 21 – 18H00
- Majid Bekkas “Joudour” (Maroc / African Gnaoua Blues) – Scène 21 – 19H15
- Oum “Daba” (Maroc / Afro Soul) – Scène Casa Anfa – 21H00
- Ben Harper & The Innocent Criminals (Etats-Unis / Folk, musique alternative) – Scène Casa Anfa – 23H00
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A propos d’Anfa Park
Situé au cœur de Casa Anfa, Anfa Park est le nouveau poumon vert de Casablanca. Déployé dans une première phase sur 18 hectares, ouverte au public en mars 2020, Anfa Park s’étendra à terme sur une superficie totale de 50 hectares, donnant ainsi un nouveau souffle à Casablanca.
Anfa Park est conçu autour de la piste d’atterrissage de l’ancien aéroport Casa-Anfa, construit dans les années 1910, faisant partie des toutes premières bases aériennes du continent et considéré comme un point relais majeur de la ligne d’aviation de l’Aéropostale.
De par sa vocation de parc de détente, de promenade et de loisirs à destination de tous les Casablancais, Anfa Park offre à ses visiteurs une programmation variée pour tous les âges, dont une série d’équipements : des aires de jeux pour enfants, un skate-park, un circuit de jogging, des équipements sportifs, des terrains de pétanque, une salle d’exposition, une fontaine sèche musicale, des kiosques et des restaurants.
Par ailleurs, Anfa Park se démarque par une empreinte paysagère singulière qui s’étend sur 4 hectares de surfaces végétalisées. Il dispose de promenades végétalisées, bordées de jardins, de boisements et de pelouses arborées. Il offre un panorama de végétation variée et dense, constitué de nombreux massifs floraux et de plus de 150 000 arbustes de différentes espèces.
Anfa Park met également à disposition plusieurs espaces d’un volume total de 10 000 m² pour accueillir différents types d’évènements : salle d’exposition, esplanade événementielle et places sont destinés à des évènements culturels, festifs, caritatifs et sportifs.
Away from the demons with The XX!

God save me.
Ce soir, je n’aime pas. Cela ne m’est pas normal, il se passe bien quelque chose. J’ai mal à la tête, je tremble, je suis fatigué. J’ai beau me débattre, ces ténèbres m’envahissent.
Seule cette mélodie arrive à les écarter pour une courte durée; je n’arrête pas de l’écouter. Elle est mon seul remède. Basse et clavier font mon bonheur en ce moment.
Jamais je n’aurais cru qu’une chanson pouvait hanter à ce point. Attendez, c’est fini. Je la remets, j’entre en transe.
J’écris ces quelques mots pour vous faire partager ce qui m’aura fait quitter ce monde de démons, j’ai nommé Crystalised de The XX.
Cliquez sur lire la suite pour écouter.Omar Serghini Idrissi (Omar Serghini Idrissi)
Bombay Bicycle Club – A Different Kind of Fix
En écoutant ce nouveau Bombay Bicycle Club, je me demandais comment un groupe aussi jeune arrivait à être aussi prolifique, trois albums en trois ans, le tout sans tomber dans de la redite. Flaws était un gros coup de cœur, pourtant A Different Kind of Fix n’a plus grand chose avec la folk mélancolique de ce dernier. Chronique du dernier album de Bombay Bicycle Club.
A Different Kind of Fix est plutôt un album pop, parfois même très dansant, le premier single à être sorti est Shuffle, un morceau sans guitares, un piano, une basse et un peu de batterie qui donnent résolument un autre ton à la musique de BBC. A l’écoute de Shuffle, on a juste envie de sauter partout, de danser et de faire la fête, la voix est toujours aussi particulière… je ne sais pas si c’est l’accent du chanteur ou le ton de sa voix mais je crois que je suis fan, j’ai toujours aimé les voix atypiques qui ne ressemble pas aux autres.
Leave It est un morceau que j’aime particulièrement, le refrain est tout simplement énorme : batterie, basse, tout y est parfait ! c’est surement l’un des tubes de l’album et l’introduction d’une voix féminine dans les refrains notamment est une très bonne idée, voix qui est d’ailleurs présente sur d’autres chansons.
L’album est réellement très bien construit, chaque chanson a sa place et après chaque montée en puissance, on a bien sûr droit à un break, à d’autres morceaux comme Lights Out, Words Gone et sa fabuleuse guitare ou bien Fracture et son coté shoegaze, des morceaux qui sont moins joyeux mais toujours très bien faits. Et toute la fin de A Different Kind of Fix est plus mélancolique, c’est paradoxalement quand même des morceaux très entraînants, parfois très catchy, souvent faciles à écouter et pourtant tristes, il n’y a que la balade piano Still qui réussirait a arracher une larme à certain. Personnellement je trouve ce morceau un peu facile, lent et chiant… ça me rappelle Maximilian Hecker le talent en moins, et ce n’est surement pas là où le groupe excelle.
L’album finit sur Beg, dernier et treizième morceau, qui nous laisse sur une note plus optimiste nous rappelant que l’album est bel est bien un album gai, joyeux et carrément dansant.
8.5/10Ali Zarki (Ali Zarki)
Emo, entre le cliché et le malentendu
J’ai vu ou entendu un nombre incalculable de fois des gens s’insulter en se traitant d’emo et j’ai toujours eu l’impression de parler à un mur à chaque fois que j’évoquais ce mot. Il y a beaucoup de clichés, d’incompréhension et de malentendus. Les gens n’essayent pas de comprendre et c’est tout à fait normal. J’ai donc eu envie de faire un article pour en finir une bonne fois pour toute !
Je vous vois déjà venir… Comment ? Un article sur l’Emo dans Lcassetta ? Prenez un grand souffle et essayez d’enlever de votre esprit tout ce que vous connaissez sur l’emo, car justement vous ne le connaissez pas ou très mal. Alors en fait, que veut dire “Emo” au delà de tous les clichés qui lui collent à la peau ? Comment un mot qui, à l’origine est censé désigner un genre musical assez peu connu, est devenu tellement banalisé et repris partout ?
Pour répondre à ces questions, je vais tout simplement vous faire découvrir des groupes, qui chacun à son époque a fait de la musique qu’on a qualifié d’emo. C’est un peu là la première difficulté, parce qu’il est tout simplement impossible de donner une définition claire et précise de ce qu’est l’emo. Aujourd’hui, certains vous diront que c’est un “style vestimentaire”, voire même une “pseudo-philosophie”, sauf qu’à l’origine c’est une musique qui trouve ses racines dans le Punk Hardcore, d’où l’emocore (pour emotional hardcore). Au fil du temps et des époques, l’emo a servi d’étiquette à plusieurs groupes qui ont fait des musiques très divergentes les unes des autres. Chaque période ou sous genre a sa propre définition ainsi que différentes variations. Ce serait assez compliqué d’en parler en détails, donc je ne ferai que suivre la chronologie des évènements depuis le début de l’emo dans le milieu des années 80 jusqu’à aujourd’hui.
Si l’on devait s’arrêter sur une seule date qui représenterait le début de l’emo, ce serait l’été 1985 influencé par Zen Arcade l’album culte des Husker Dü. Certains groupes originaires de la scène Punk de Washington DC commencent à sortir des sentiers battus en introduisant un song writing parlant d’autre chose que la Politique. Cette dernière était clairement LE sujet dominant dans le Punk à cette période. On se tourne donc vers des choses plus personnelles qui gravitent autour de l’individu et non du groupe, loin de l’univers plutôt machiste et marginal du punk. C’est d’ailleurs probablement de là que vient la réputation “de musique pour tapettes” qui colle à l’emo jusqu’à nos jours. Certaines personnes dans le mouvement Punk n’ont jamais accepté que ce genre soit associé à des paroles et un songwriting intimistes, vu que l’essence même du Punk est protestataire voire rebelle. L’emo introduit aussi de nouveaux sons dans la musique, elle devient moins brutale, moins nerveuse et la voix prend plus de place. Il est à noter que les premiers groupes dits “emo” étaient vraiment issus du Punk avec même quelques figures du genre dont Ian Mackaye chez Embrace ou bien Rites of Spring avec Guy Picciotto. C’était donc une petit révolution qui était en marche et qu’on appellera plus tard la Revolution Summer.
Une multitude de groupes apparaissent dans tout les Etats-Unis, bien que la plupart finissaient par disparaître en quelques années voire quelques mois. Cependant, le groupe le plus marquant de cette période est très objectivement Moss Icon. Ils donnent à l’emo un nouveau souffle grâce à leur musique plus pausée, des passages “post-rockisan” mais également des moments plus violents. Entre spokens words et chant crié, la musique de Moss Icon influencera énormément, et c’est peu dire, les groupes des années à venir.

On distinge généralement 3 vagues de groupes dits emo, même si je ne suis pas tout à fait d’accord avec cette répartition qui réduit l’évolution de l’emo à des courants distincts, alors que mise à part la première vague, qui en est l’origine, toutes les autres avaient des courants différents et parallèles. Au début des années 90′s, l’emo commence à se faire connaitre dans le monde underground et certains groupes se forment pour suivre le modèle des pères du genre. C’est avec ces groupes que l’emo va réellement prendre ses marques, se développer, et surtout se détacher du Punk Hardcore. Il faut dire que si Moss Icon, en tant que précurseurs de l’emo, arrivaient à se distinguer du Punk hardcore, ce n’était pas le cas des autres formations de la même époque qui manquaient d’audace et qui restaient timidement attachées au punk.
Les années 90′s représentent l’époque charnelle. Diverses influences viennent se greffer à tout l’heritage Punk et c’est certainement là que l’appellation emo commence à devenir quelque peu floue. Elle désignera alors des groupes aussi differents que Swing Kids, Indian Summer, Jimmy Eat World ou Sunny Day Real Estate. C’est l’émergence de l’indie emo. On est à la croisée des chemins, les majors ont flairé l’aubaine que pourrait être pour eux le fait de faire signer certains groupes et le genre gagne en popularité. Entre signer chez un major ou rester dans l’indie, plusieurs formations ne résisteront pas à la pression qu’engendrent ces conflits intérieurs à propos de la direction du groupe. Cette periode marque la disparition de l’emocore tel que l’on le connaissait à ses débuts. C’est la sortie de l’underground qui entraîne l’ouverture vers un nouveau public. L’emo va se scinder en deux genres distincts : D’un coté, le screamo avec des groupes comme Orchid, Saetia ou bien Portraits of Past, qui revendiquent leur penchant plus violent et plus fidèle aux origines idéologiques du punk, même si le screamo finira lui aussi par être mainstream, et d’un autre coté l’indie emo avec des groupes comme Cap’n Jazz, The Get Up Kids, ou American Football.
L’ère est favorable grâce au retour du Rock chez le grand public avec le succès de Nirvana, Green Day ou encore Weezer dont l’indie emo s’inspire beaucoup. L’emo devient de plus en plus mainstream, ou du moins, des groupes dit “emo” le deviennent. L’un des plus connus est certainement Jimmy eat World, avec Clarity en 1999 suivi directement en 2001 de Bleed American avec The Middle, l’un des singles les plus connus du groupe. Cependant, cet album est souvent mal vu par les fans “old shcool” de l’emo car c’est LE premier album “emo” à être sorti sous un label mainstream. C’est donc avec cet album que le genre va se démocratiser lançant les prémisses d’une nouvelle vague d’emo. Bleed americain est un disque trés Alternative Rock qui tranche avec le passé de JEW. Le groupe, pourtant, continue à trainer sa réputation de groupe dit “emo”. Il faut comprendre la confusion que tout cela crée, At The Drive-In c’est de l’emo ? Thursday aussi ? Et The Promised Ring, Texas Is The Reason, Mineral alors ? Et puis tout ces petit groupes qui viennent de se former Taking Back Sunday, Brand New, Thrice ? les autres ceux qui arrivent au milieu des années 2000 Escape The Fate, blessthefall, Bring Me the Horizon ? Le contre courant qui se veut loin des paillettes et du grand public composé essentiellement de groupes screamo; Daïtro, Sinaloa, Raein, Envy, Circles Takes The Square ?
Qui est emo, qui ne l’est pas ? C’est la question que l’on retrouve partout au milieu des années 2000. Dans les forums de discussion affiliés au genre, la meilleure réponse pour moi est celle de Guy Piciotto, un des fondateurs du genre : “… I’ve never recognized “emo” as a genre of music. I always thought it was the most retarded term ever. (…) I just thought that all the bands I played in were punk rock bands. The reason I think it’s so stupid is that – what, like the Bad Brains weren’t emotional? What – they were robots or something? It just doesn’t make any sense to me.” Beaucoup ne sont pas d’accord avec lui, mais la plupart s’accordent à dire que l’emo n’est ni une idéologie ni un style vestimentaire. D’ailleurs cet article a pour seul but d’essayer d’éclairer certains sur un “genre” trés mal connu et trés mal perçu qui, tout comme le metal, la musique electronique, le rap ou l’indie rock (ect…) a constitué une motivation pour énormément de groupes differents, à faire de la musique qu’on a qualifié à tort ou à raison d’emo.
Pour finir, une petite playlist concoctée par mes soins. J’ai essayé de proposer les différents visages de l’emo, même ceux que je n’apprecie pas vraiment. Pour plus de documentation, car il y a encore énormément de choses à dire, je vous renvoie sur deux petits sites un en francais qui est “Le dictionnaire de l’emo” et l”autre en anglais un peu plus connu qui est “You don’t know Emo”.