

Jazzablanca f Anfa Park
Jazzablanca Festival s’installe à Anfa Park et présente sa plus belle programmation pour la 15ème édition
Jazzablanca célèbre son retour en dévoilant une programmation plus intense que jamais. De grands noms de la scène nationale et internationale promettent des concerts d’exception : Ibrahim Maalouf, Gilberto Gil, Asaf Avidan, Ben Harper & The Innocent Criminals, Erik Truffaz feat Hamid El Kasri, Mulatu Astatke, Majid Bekkas, Seun Kuti, Oum ou encore Natasha Atlas.
Le festival s’installe désormais à Anfa Park pour offrir au public l’ambiance festive et conviviale qui fait la marque de fabrique de Jazzablanca.
Après deux ans d’absence liés à la pandémie, la reprise de Jazzablanca est un gage de résilience. Celle-ci confirme l’attachement du festival au public qui n’a cessé de l’accompagner et de s’agrandir au fil des années. Cette continuité a été possible grâce au soutien indéfectible de la Fondation BMCI, et de l’Agence d’Urbanisation et de Développement d’Anfa (AUDA), filiale du Groupe CDG, que le festival remercie vivement.
Le savoir-faire de l’agence Seven PM, producteur exécutif de Jazzablanca, a également facilité la reprise du festival, avec des équipes réactives, un réseau de professionnels et des liens solides auprès des artistes.
Cette effervescence est aussi le fruit de l’ambiance unique que Jazzablanca et les festivaliers ont su créer : plus que des concerts et têtes d’affiche de renom, chaque édition est un lieu d’échange, de rencontres et de convivialité.
La 15ème, qui aura lieu du 1er au 3 juillet, ne dérogera pas à la règle.
Nouvel espace, même esprit :
Après 7 premières années au Mégarama Casablanca et 7 ans passés à l’Hippodrome Casa-Anfa, Jazzablanca s’installe désormais à Anfa Park.
L’affluence croissante qu’a connu le festival, ainsi que la confirmation d’un large public aussi mixte que fidèle, ne peut que pousser le festival à se réinventer. Dans ce sens, Jazzablanca tient à remercier la SOREC pour son accompagnement durant les précédentes éditions. L’hippodrome Casa-Anfa a aussi permis au festival de prendre l’ampleur qu’il connaît aujourd’hui.
Toujours aussi attaché à son ADN, le concept et l’esprit de Jazzablanca évoluent pour offrir une expérience authentique. Anfa Park sera en partie privatisé autour d’une atmosphère particulière : ce bel espace verdoyant s’harmonise avec l’ambiance estivale et chaleureuse à laquelle Jazzablanca est profondément attaché. L’idéal pour profiter des belles soirées d’été, tout en musique.
Le Village, cœur battant du festival, accueillera les concerts dans un cadre rénové. Il proposera de nouvelles animations, avec un ensemble de créateurs et de restaurateurs.
Les artistes conviés à cette 15ème édition se produiront sur deux scènes :
- La scène du Village, rebaptisée Scène 21, en hommage à la piste d’atterrissage de l’ancien aéroport Casa-Anfa, qui était marquée par le chiffre 21.
- La scène Casa Anfa accueillera chaque soir les têtes d’affiche de cette édition. En plein air, elle proposera des performances inédites avec des places exclusivement debout, s’accordant ainsi avec l’ambiance festivalière estivale.
Autre nouveauté : l’ancien espace Jazz Club devient “Les terrasses de Casa Anfa”, promettant une expérience musicale unique, avec une imprenable vue sur la scène Casa Anfa.
Le line-up 2022
Élaboré avec passion et toujours dans le but d’offrir une belle expérience “live” aux festivaliers, le programme de Jazzablanca Festival promet d’inoubliables moments de partage. Outre leur renommée internationale, les artistes conviés cette année feront vibrer les jardins d’Anfa Park à travers leurs talents inouïs de musiciens et d’instrumentistes.
Avec 12 concerts au total, chaque soirée se veut un voyage singulier à travers les continents et les genres musicaux.
Sur la scène Casa Anfa, le public aura rendez-vous avec 6 grands noms de la scène nationale et internationale :
Cette 15ème édition s’ouvrira sur une collaboration inédite, résultant d’une résidence artistique organisée par Jazzablanca. Vendredi 1er juillet, les prodigieux musiciens Erik Truffaz et le Maâlem Hamid El Kasri seront regroupés sur scène pour la première fois. Leur concert promet une fusion inédite, qui mêlera les rythmes jazz-électro de l’un, et le timbre puissant de la voix et du guembri de l’autre.
La scène Casa Anfa accueillera ensuite le trompettiste et compositeur Ibrahim Maalouf. L’artiste entame une tournée internationale qui marque son retour après une longue absence des scènes. Les Jazzablancais feront partie des privilégiés qui auront l’occasion de découvrir en avant-première son nouvel opus “Capacity To Love”, dont la sortie officielle est prévue pour septembre 2022.
Samedi 2 juillet, c’est Gilberto Gil, sommité de la fusion du jazz et de la musique latine, qui viendra égayer la soirée avec un répertoire faisant partie de la vie et de l’histoire du Brésil. Du haut de ses 78 ans, ce recordman d’enregistrements discographiques ; plus de 70 albums à son actif ; continue d’osciller entre la guitare et l’accordéon, et de transmettre à travers sa musique des messages engagés.
Le même soir, le public aura rendez-vous avec le compositeur, guitariste et chanteur israélien, Asaf Avidan qui se produira pour la première fois au Maroc. Connu par un timbre aigu singulier, ce bluesman folkeux a 7 albums à son actif et une dizaine de tournées internationales. Il conquit le public avec ses balades à la guitare comme au piano. Pour son concert à Jazzablanca, l’artiste présentera son dernier opus “Anagnorisis”, aux influences hip-hop et gospel.
Dimanche 3 juillet, un vent de fraîcheur soufflera sur Anfa Park avec le retour de Oum. Devenue une figure incontournable de la scène marocaine, elle présentera pour la première fois au Maroc son album “Daba”. Avec des titres comme “Temma”, “Mezzinellil” et “Sadak”, cet opus est un hymne puissant à l’humanisme, le féminisme et la spiritualité que prône cette artiste accomplie.
Le concert de clôture de la 15ème édition de Jazzablanca promet d’être mémorable avec la star internationale Ben Harper et son groupe The Innocent Criminals. Guitariste hors pair, le chanteur américain célèbre ses vingt-huit ans de carrière. Naviguant à l’origine dans un folk-blues souvent militant, Ben Harper a développé ses influences rock, reggae ou gospel au gré de ses 16 albums. Avec 4 Grammy Awards à son actif, l’artiste revient avec The Innocent Criminals pour offrir un concert festif dans une énergie joyeuse.
Sur la Scène 21 (scène du Village), l’ambiance sera tantôt décontractée, tantôt festive. Jazzablanca accorde cette année une place particulière aux artistes marocains et africains. La Scène 21 proposera une multitude de sonorités alliant jazz, afrobeat, blues, jazz-électro et des fusions latines et gnaouies.
Vendredi 1er juillet, la formation marocaine Bab L’Bluz ouvrira le bal en interprétant “Nayda !”, premier album de ce groupe mené par la superbe voix de Yousra Mansour. Le répertoire de Bab L’Bluz forme une somptueuse fusion entre rock psychédélique, blues, et traditions gnaouies.
Le père du jazz éthiopien Mulatu Astatke reprendra par la suite le flambeau, et revisitera les plus célèbres titres de sa discographie. Parmi eux, son grandiose album “Mulatu of Ethiopia” qui cristallise l’essence son originalité éthio-jazz, sorti en 1972, et ré-enregistré en 2017.
Samedi 2 juillet, c’est Natacha Atlas qui enchantera la Scène 21 de sa voix à la fois grave et suave. La chanteuse belge d’origine égypto-anglaise présentera son album “Strange Days”, ainsi que des extraits de son dernier EP “The Inner & The Outer”, où se mêlent des percussions orientales à des airs électro-jazzy.
Seun Kuti & Egypt 80, digne héritier du musicien révolté qu’a été son père – la légende nigérienne Fela Kuti – prendra le relais sur des rythmes d’Afrobeat, pour un concert qui porte le goût de la révolution.
Dimanche 3 juillet, place au trio lyonnais EYM. E pour le pianiste Elie Dufour, Y pour le contrebassiste Yann Phayphet, et M pour le batteur Marc Michel. Ensemble, ils offriront un voyage imprégné d’une essence jazzy, que le trio fusionne aux sonorités des musiques locales des pays où il se produit.
L’african gnaoua blues s’invitera aussi à Anfa Park avec l’incontournable Maâlem Majid Bekkas. Il présentera son album “Joudour”, un projet inédit réalisé pendant le confinement, où le Bekkas donne à découvrir de puissants instruments africains méconnus.
Les nombreuses nouveautés que propose Jazzablanca cette année – Sa programmation musicale toujours plus époustouflante ; et son installation à Anfa Park- viennent renforcer le positionnement du festival comme le rendez-vous incontournable de la ville blanche.
Grâce au soutien du public et de ses partenaires, Jazzablanca Festival continue son évolution pour être à la hauteur du niveau d’engagement que méritent les festivaliers.
Rendez-vous du 1er au 3 juillet à Anfa Park !
Nous avons hâte de vous accueillir à cette 15ème édition, plus intense que jamais !
Line up 2022

Vendredi 1er juillet
- Bab L’Bluz (Maroc / Rock Blues Gnaoua) – Scène 21 – 18H00
- Mulatu Astatke (Ethiopie / Jazz) – Scène 21 – 19H15
- Erik Truffaz feat Hamid El Kasri (France, Maroc / Jazz, Gnaoua) – Scène Casa Anfa – 21H00
- Ibrahim Maalouf “Capacity to love” (France, Liban / Jazz) – Scène Casa Anfa – 23H00
Samedi 2 juillet
- Natacha Atlas (Belgique / Jazz, musiques du monde) – Scène 21 – 18H00
- Seun Kuti & Egypt 80 (Nigéria / Afrobeat) – Scène 21 – 19H15
- Gilberto Gil (Brésil / Jazz, Samba) – Scène Casa Anfa – 21H00
- Asaf Avidan (Israël / Folk, Blues) – Scène Casa Anfa – 23H00
Dimanche 3 juillet
- EYM Trio (France / Jazz) – Scène 21 – 18H00
- Majid Bekkas “Joudour” (Maroc / African Gnaoua Blues) – Scène 21 – 19H15
- Oum “Daba” (Maroc / Afro Soul) – Scène Casa Anfa – 21H00
- Ben Harper & The Innocent Criminals (Etats-Unis / Folk, musique alternative) – Scène Casa Anfa – 23H00
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A propos d’Anfa Park
Situé au cœur de Casa Anfa, Anfa Park est le nouveau poumon vert de Casablanca. Déployé dans une première phase sur 18 hectares, ouverte au public en mars 2020, Anfa Park s’étendra à terme sur une superficie totale de 50 hectares, donnant ainsi un nouveau souffle à Casablanca.
Anfa Park est conçu autour de la piste d’atterrissage de l’ancien aéroport Casa-Anfa, construit dans les années 1910, faisant partie des toutes premières bases aériennes du continent et considéré comme un point relais majeur de la ligne d’aviation de l’Aéropostale.
De par sa vocation de parc de détente, de promenade et de loisirs à destination de tous les Casablancais, Anfa Park offre à ses visiteurs une programmation variée pour tous les âges, dont une série d’équipements : des aires de jeux pour enfants, un skate-park, un circuit de jogging, des équipements sportifs, des terrains de pétanque, une salle d’exposition, une fontaine sèche musicale, des kiosques et des restaurants.
Par ailleurs, Anfa Park se démarque par une empreinte paysagère singulière qui s’étend sur 4 hectares de surfaces végétalisées. Il dispose de promenades végétalisées, bordées de jardins, de boisements et de pelouses arborées. Il offre un panorama de végétation variée et dense, constitué de nombreux massifs floraux et de plus de 150 000 arbustes de différentes espèces.
Anfa Park met également à disposition plusieurs espaces d’un volume total de 10 000 m² pour accueillir différents types d’évènements : salle d’exposition, esplanade événementielle et places sont destinés à des évènements culturels, festifs, caritatifs et sportifs.

{presse} Gnaoua Festival Tour
Un retour itinérant sous le signe de la fusion !
La caravane des Gnaoua

Après deux ans d’absence due à la pandémie, et puisque les conditions actuelles ne permettent toujours pas l’organisation de la 23e édition, le festival, fidèle à son esprit si singulier, se réinvente une fois encore et devient le Gnaoua Festival Tour. Cette caravane musicale sillonnera le Maroc durant tout le mois de juin pour aller à la rencontre de son fidèle public à Essaouira, Marrakech, Casablanca et Rabat. Et à chaque ville, ses propres concerts : 12 concerts à Essaouira, 9 à Casablanca, 5 à Rabat et 5 à Marrakech.
4 escales pour cette caravane musicale aux couleurs du Festival : de la tagnaouite la plus pure et des fusions toujours plus audacieuses. Car le maître mot du Gnaoua Festival Tour est la fusion.
Fusion tout d’abord avec le publi
Le Gnaoua Festival Tour a été pensé pour aller au plus près des aficionados. Et puisque le festival est reconnu comme un phénomène trans-générationnel, les concerts et les lieux ont été pensés pour répondre aux attentes de tous, jeunes et moins jeunes : des espaces en plein air, des salles de spectacle, des lieux conviviaux pour permettre au plus grand nombre de retrouver la magie du Festival. Cette tournée se tiendra selon les jauges qui seront autorisées et les conditions d’accueil du public en vigueur. Car il est essentiel de maintenir le lien entre le festival et son public et de continuer à porter un message d’espoir et sans relâche consolider le lien social. A Essaouira, place El Menzeh et à Dar Souiri les 3 et 4 juin. A Marrakech, au Megarama et au Centre Les Étoiles de
Jamaa El Fna les 9 et 10 juin. A Casablanca, au Stade Mohammed V et à l’Uzine les 16, 17 et 19 juin. Et enfin à Rabat, au Théâtre national Mohammed V et à La Renaissance les 23 et 24 juin.
Fusion musicale arc-en-ciel
Marque de fabrique du festival, la fusion revient en force lors du Gnaoua Festival Tour. Sur les 30 concerts programmés, la moitié sera faite de fusions inédites, audacieuses, singulières… fruit du travail de la direction artistique impliquée avec passion dans sa volonté de toujours créer des ponts par la musique. Au menu : jazz, blues, musique africaine, folk, funk, art des griots, musique cubaine,
afro blues… invités à fusionner avec les maîtres de cérémonie que sont les maâlems Gnaoua. Plus de 100 artistes déclineront leurs talents sous toutes les formes. Au programme, des voix chaudes et puissantes et une palette riche d’instruments : kora, balafon, flûte, accordéon, saxophone, ribab, guitare, percussions, clavier, batterie… un véritable arc-en-ciel musical !
Fusion du présent et de l’universel
Le Gnaoua Festival Tour a été pensé pour permettre au public de retrouver après deux ans d’absence ces musiciens enchanteurs
que sont les maâlems Gnaoua. C’est pourquoi, le Gnaoua Festival Tour équilibre fusion et tradition. Près de 13 concerts de musique
gnaoua traditionnelle sont programmés, invitant les plus grands noms de la tagnaouite de chaque région et des maâlems de la
relève Gnaoua à nous faire redécouvrir ce patrimoine si précieux. Car aujourd’hui, la culture Gnaoua est forte, vaillante, présente et
épanouie. Le Gnaoua Festival Tour sera l’occasion de célébrer avec le public l’universalité de leur art et son inscription sur la liste
du patrimoine culturel et immatériel de l’humanité de l’Unesco en décembre 2019 à Bogota. Preuve que la valorisation d’une culture
ancestrale participe à la promotion des valeurs d’ouverture et de tolérance. Les Gnaoua créent des passerelles, nous amènent à cette
croisée des chemins où le présent fusionne avec l’universel.
Fusion enfin entre engagement et résilience
Depuis 1998, le Festival Gnaoua et Musiques du Monde œuvre à la valorisation de l’art Gnaoua, porteur de valeurs de tolérance et d’ouverture. Résilient, il a depuis plus de 20 ans œuvré à la prise de conscience de la place essentielle de la culture dans le développement de notre pays. Le Gnaoua Festival Tour est le résultat de cet engagement, de cette conviction profonde de l’action nécessaire à mener en faveur de l’inclusion des artistes et de tous les professionnels des industries créatives et culturelles, et de la nécessité de leur épanouissement pour un réel et solide développement durable de nos sociétés.
C’est avec un immense bonheur que le Gnaoua Festival Tour vous donne rendez-vous du 3 au 24 juin 2022 à Essaouira, Marrakech, Casablanca et Rabat pour vivre à nouveau des moments de joie et de communion. Cette manifestation se déroulera dans le respect des mesures sanitaires en vigueur.

INITIATION AU JAZZ
Le lieu où le jazz est né reste très controversé. Il y a près d’un siècle, certaines sources affirment que le bourgeon s’est créé en Nouvelle Orléans, s’imprégnant ainsi de cette habileté à faire de la musique une sorte d’extension de la voix et l’expressivité hors norme venues d’Afrique, entremêlés avec l’art instrumental Européen. Avant que tout cela ne commence, nous pouvions distinguer en Louisiane deux groupes différents : D’un côté, une communauté créole, libre, riche, ayant eu une éducation musicale poussée, et d’un autre côté, une communauté anciennement esclave, pauvre et lourdement manquante d’éducation, nourrie de chants religieux, work songs, blues, ainsi de suite. Cette communauté sera mère de l’improvisation créative qui caractérise tant le Jazz.
L’expression des musiques du jazz s’est révélée par des mémoires afro-américaines marquées de rage et de coups, ainsi que dans un monde de divertissement rural spontané dédié à l’amusement de l’Amérique blanche qui longtemps a censuré les jazz bands les plus remarquables du 19ème siècle. La fusion entre toutes ces cultures, nourrie d’une richesse musicalement infinie a enfanté ce que l’on appelle aujourd’hui Jazz. L’origine de ce terme fait également débat, les uns disent qu’il proviendrait du mot africain « Jasi » qui signifierait de vivre un rythme effervescent et mouvementé, les autres affirment que jazz émanerait d’un argo américain « jasm, gism » synonyme d’énergie sexuelle.
Abstraction faite de tout détail technique, le jazz ne peut être réellement défini, du fait de son évolution permanente et son constant changement à travers l’histoire de la musique.
Parmi les premières figures pionnières marquant l’histoire du Jazz, nous retrouvons le chef d’orchestre et roi de la trompette, Buddy Bolden (1877 – 1931), clamé en tant que jazzman des plus puissants au monde. Malheureusement, aucun enregistrement n’a jamais été retrouvé, ses disciples seuls ont pu confirmer son génie et forger sa légende.
Le phonographe a plus tard facilité la tâche et a permis la propagation du jazz, ses amateurs reconnaitront ainsi « King » Oliver avec son Creole Jazz Band, et Louis Amstrong qui en faisait partie :
Ensuite vinrent Duke Ellington ou encore Dizzy Gillespie avec l’avènement du swing, chose qui a mené ce monde musical à la célébrité :
J’aimerais beaucoup m’attarder sur les différents courants qui ont suivi partout dans le monde, mais aujourd’hui, j’aimerais vous faire découvrir ces quelques jazzmen et jazz bands marocains qui mériteraient votre oreille avide de bonne musique :
Magic tarbouch
Ahwach Jazz
Taha EL HMIDI
Ayoub EL MACHATT

Fredo Viola

Une voix cristalline, chargée en émotion, décrit des paysages musicaux qui vous plongent dans des rêveries à moitié merveilleuses, à moitié angoissantes. Je vous présente Fredo Viola!

Fredo Viola est un des rares enfants du 21e siècle qui n’a pas oublié d’utiliser en toute authenticité le plus vieux et le plus sublime des instruments: la voix humaine! En effet, à écouter son premier album, on comprend tout de suite que le chant, chez cet artiste, n’est pas un accompagnement de mélodies qui se succèdent, mais l’axe central même de son projet musical!
Entre chants religieux et ballades aux sonorités médiévales, cet artiste qui s’est fait connaitre grâce au web prône la multiplicité des inspirations.. The Turn sonne un peu comme l’enfant illégitime des Massive Attack et The Beatles, avec une touche mystique façon Kate Bush, pour ne citer que ceux là.
Agrémenté d’une pochette qui annonce l’ambiance mystérieuse autour de laquelle tourne cet album, The Turn vient nous rappeler que la musique électronique peut aussi être spirituelle. Ce premier album du musicien et vidéaste New-Yorkais est incontestablement l’un des projets musicaux les plus novateurs de ces derniers mois, il a été classé second meilleur album de l’année 2009 après celui des XX par les Inrocks. Raison suffisante pour que vous aillez le dévorer sans plus attendre.. Bon appétit!
Youssef roudaby
Matt Wertz, le réalisme surréel
Il y a des moments ou la résurrection douceâtre de quelques cheminements se fait malgré l’absence de raisons rationnellement tangibles, et d’autres ou la nostalgie retient chaque parcelle de l’être prétextant une photo regardée, un regard croisé, ou une chanson écoutée.
Quand la journée me paraît être aussi monotone que celles ou je me force de vivre avec le même sourire résigné, l’envie me vient d’écouter un de ces coups de coeur musicaux immortels, pour encore une fois, vivre ce bon moment.
C’est alors que Matt Wertz fait partie de ces chanteurs qui me jettent dans un état d’esprit que je préfère ne pas décrire plus exhaustivement aujourd’hui. Je me limite à vous proposer d’écouter dans un premier temps l’une des chansons qui m’ont le plus marqué.

Matt Wertz est un auteur-compositeur-interprète américain originaire de la ville de Tennessee, qui, après des études en design industriel, a choisi de se consacrer à la musique. et qui débutera par l’album Somedays, produit par Steve Wilson en 2001. Deux ans après, l’album Twentythree Places sort déjà, dont la piste la plus connue se trouve être Everything’s right.

L’artiste n’hésite pas à autoproduire son deuxième album Everything in Between, et la carrière de l’auteur commence à prendre de l’élan. Le talent ne tarde par à faire des effets dans Carolina, une chanson qui marque la spécificité et l’originalité dont font preuve les productions de l’artiste.

La discographie du chanteur atteint douze productions diverses, en concluant avec un dernier album intitulé Weights and Wiings qui est déjà sorti en 2011.
Pour plus d’informations, je vous invite à consulter le site officiel ou bien la biographie en anglais rédigée par l’artiste
Zineb El Boukili (Zineb El Boukili)

Beirut – The Rip Tide
Ecouter Beirut, c’est avant tout se délecter d’une musique au son authentique et souvent incomparable. Après 2 ans d’absence consacrées à diverses tournées, Beirut, pionnier incontestable de Balkan Folk en terre américaine fait son retour avec The Rip Tide. Découvrez, sans plus attendre, cet album avant sa sortie officielle prévue pour le 30 août.
Avec ce 3ème LP, la bande à Zachary Condon s’affirme encore une fois comme l’un des groupes les plus ingénieux et intriguant de la scène Indie. The Flying Club Cup, sorti en 2007, s’était largement inspiré de vieilles variétés françaises avec notamment Nantes ou bien Sunday Smile. The Rip Tide, par contre, n’est pas sans rappeler un certain Gulag Orkestrar. Ce magnifique premier LP, qui nous avait fait découvrir un groupe tirant tout son charme d’une alliance de musique folk et indie avec sonorités balkaniques et cuivres slaves.
Sans vouloir d’ores et déjà sauter à la conclusion, Beirut nous a sorti là un album très proche de la perfection. Une première écoute des 9 titres m’a laissé l’impression que The Rip Tide n’est rien d’autre que le génial aboutissement de l’ensemble du travail accompli par Beirut ces dernières années. Loin de leurs précédentes inspirations européennes, c’est un son propre à eux, plus proche de leur penchant Folk et Pop Rock, qui émerge gracieusement de cet album.
A Candle’s Fire nous met déjà dans l’ambiance de l’album. Ce 1er titre commence avec de légères notes d’accordéon. Avant que ce dernier ne soit rejoint par l’armada d’instruments de Beirut. La voix généreuse de Zachary Condon fait ensuite son intrusion, accompagnée par un excellent jeu d’Ukululé, marque de fabrique de Beirut. La musique est bonne et on se laisse allègrement emporter par le rythme des cuivres et des chœurs.
Santa Fe, ville natale de Zach, nous fait entrer dans un registre plus intimiste. Avec un rythme en low fi en fond, c’est la chanson la plus Pop de cet album. East Harlem est dédiée à la ville de New York, à ses rues, à ses gratte-ciels, mais surtout à la solitude ressentie dans une aussi grande ville. Un titre sorti comme single et entamé à chacun de leurs lives il y a déjà plusieurs mois, une promesse d’un album accompli, une promesse pleinement tenue par Beirut. Le son d’East Harlem est très complet et la musique, délicieusement bien orchestrée, accompagne la voix mélancolique de Zach.
Goshen est une chanson plus pure. Un titre simple, sincère et sans prétention aucune. Une sublime progression prenant corps avec la douceur du piano, puis se renforçant avec le son des tambours et le léger tintement des cuivres. Une agréable pause qui permettra d’enchaîner avec Payne’s Bay et The Rip Tide, deux titres aux notes plus joyeuses. Payne’s Bay, en particulier, nous met dans l’ambiance d’une Marching Band. Zach et ses vocalistes entament un très guilleret ‘Head strong to me, I’ve been head strong ’

Vagabond est le petit bijou de cet album. Une belle balade très attachante qui saura, à coup sur, captiver les sens. Les paroles, et notamment le refrain, sont d’une beauté unique: “Left a bag of bones, a trail of stones, for to find my way home. Now, as the air grows cold, the trees unfold, and I am lost and not found” Les mots, seuls, ne peuvent décrire à quel point cette chanson m’a charmé.

The Peacock a un son plus consistant, contrairement aux autres titres qui se développent le long de la chanson. Cela donnera une ambiance plus feutrée et intime, sans pour autant dénaturer leur style. Finalement, Port Of Call est une belle conclusion à cet album. Beirut y met fin de la même façon avec laquelle il l’a commencé, enchainant Ukulélé, piano et cuivres pour notre plus grand bonheur.
9 titres seulement me direz-vous ? Certes c’est peu, mais tout le long d’un peu plus d’une demi-heure d’écoute, on ne ressent aucun manque en substance. C’est une abondance d’émotions musicales condensées en ces 33 minutes. The Rip Tide est un album complet qui confirme le talent de Zach Condon, compositeur, leader et homme à tout faire de Beirut. Il s’impose également comme l’album le plus mature, le plus abouti et surtout le plus accessible de Beirut. Cependant, le point fort de cet album est également son talon d’achille. On ne pourrait s’empêcher de demander plus, surtout que 3 des titres ont déjà été interprétés en Live.
Note : 8.5/10Yassine El Adraoui (Yassine El Adraoui)

RIP Amy Winehouse
Certains l’avaient découvert depuis ses débuts, avec Frank, d’autres comme moi, l’avaient apprécié à travers son Back to Black, je fais partie de ces derniers.
Amy Winehouse, artiste britannique au talent indiscutable vient de nous quitter subitement en ce 23 juillet, laissant derrière elle deux albums remarquables, des concerts mémorables mais aussi des pages et des pages de tabloids qui avaient tellement parlé d’elle, de ses addictions et de ses déboires.
Amy Winehouse rejoint donc Jimi Hendrix, Janis Joplin, Kurt Cobain et Jim Morrison, tous décédés à l’âge de 27 ans. Restez connectés sur Lcassetta, nous reviendrons avec plus de détail sur la vie et la carrière de cette illustre chanteuse, une légende est née.
Redécouvrez Back to Black et My Tears Dry On Their Own, extraits de son dernier album.


Youssef Roudaby
Emo, entre le cliché et le malentendu
J’ai vu ou entendu un nombre incalculable de fois des gens s’insulter en se traitant d’emo et j’ai toujours eu l’impression de parler à un mur à chaque fois que j’évoquais ce mot. Il y a beaucoup de clichés, d’incompréhension et de malentendus. Les gens n’essayent pas de comprendre et c’est tout à fait normal. J’ai donc eu envie de faire un article pour en finir une bonne fois pour toute !
Je vous vois déjà venir… Comment ? Un article sur l’Emo dans Lcassetta ? Prenez un grand souffle et essayez d’enlever de votre esprit tout ce que vous connaissez sur l’emo, car justement vous ne le connaissez pas ou très mal. Alors en fait, que veut dire “Emo” au delà de tous les clichés qui lui collent à la peau ? Comment un mot qui, à l’origine est censé désigner un genre musical assez peu connu, est devenu tellement banalisé et repris partout ?
Pour répondre à ces questions, je vais tout simplement vous faire découvrir des groupes, qui chacun à son époque a fait de la musique qu’on a qualifié d’emo. C’est un peu là la première difficulté, parce qu’il est tout simplement impossible de donner une définition claire et précise de ce qu’est l’emo. Aujourd’hui, certains vous diront que c’est un “style vestimentaire”, voire même une “pseudo-philosophie”, sauf qu’à l’origine c’est une musique qui trouve ses racines dans le Punk Hardcore, d’où l’emocore (pour emotional hardcore). Au fil du temps et des époques, l’emo a servi d’étiquette à plusieurs groupes qui ont fait des musiques très divergentes les unes des autres. Chaque période ou sous genre a sa propre définition ainsi que différentes variations. Ce serait assez compliqué d’en parler en détails, donc je ne ferai que suivre la chronologie des évènements depuis le début de l’emo dans le milieu des années 80 jusqu’à aujourd’hui.
Si l’on devait s’arrêter sur une seule date qui représenterait le début de l’emo, ce serait l’été 1985 influencé par Zen Arcade l’album culte des Husker Dü. Certains groupes originaires de la scène Punk de Washington DC commencent à sortir des sentiers battus en introduisant un song writing parlant d’autre chose que la Politique. Cette dernière était clairement LE sujet dominant dans le Punk à cette période. On se tourne donc vers des choses plus personnelles qui gravitent autour de l’individu et non du groupe, loin de l’univers plutôt machiste et marginal du punk. C’est d’ailleurs probablement de là que vient la réputation “de musique pour tapettes” qui colle à l’emo jusqu’à nos jours. Certaines personnes dans le mouvement Punk n’ont jamais accepté que ce genre soit associé à des paroles et un songwriting intimistes, vu que l’essence même du Punk est protestataire voire rebelle. L’emo introduit aussi de nouveaux sons dans la musique, elle devient moins brutale, moins nerveuse et la voix prend plus de place. Il est à noter que les premiers groupes dits “emo” étaient vraiment issus du Punk avec même quelques figures du genre dont Ian Mackaye chez Embrace ou bien Rites of Spring avec Guy Picciotto. C’était donc une petit révolution qui était en marche et qu’on appellera plus tard la Revolution Summer.
Une multitude de groupes apparaissent dans tout les Etats-Unis, bien que la plupart finissaient par disparaître en quelques années voire quelques mois. Cependant, le groupe le plus marquant de cette période est très objectivement Moss Icon. Ils donnent à l’emo un nouveau souffle grâce à leur musique plus pausée, des passages “post-rockisan” mais également des moments plus violents. Entre spokens words et chant crié, la musique de Moss Icon influencera énormément, et c’est peu dire, les groupes des années à venir.

On distinge généralement 3 vagues de groupes dits emo, même si je ne suis pas tout à fait d’accord avec cette répartition qui réduit l’évolution de l’emo à des courants distincts, alors que mise à part la première vague, qui en est l’origine, toutes les autres avaient des courants différents et parallèles. Au début des années 90′s, l’emo commence à se faire connaitre dans le monde underground et certains groupes se forment pour suivre le modèle des pères du genre. C’est avec ces groupes que l’emo va réellement prendre ses marques, se développer, et surtout se détacher du Punk Hardcore. Il faut dire que si Moss Icon, en tant que précurseurs de l’emo, arrivaient à se distinguer du Punk hardcore, ce n’était pas le cas des autres formations de la même époque qui manquaient d’audace et qui restaient timidement attachées au punk.
Les années 90′s représentent l’époque charnelle. Diverses influences viennent se greffer à tout l’heritage Punk et c’est certainement là que l’appellation emo commence à devenir quelque peu floue. Elle désignera alors des groupes aussi differents que Swing Kids, Indian Summer, Jimmy Eat World ou Sunny Day Real Estate. C’est l’émergence de l’indie emo. On est à la croisée des chemins, les majors ont flairé l’aubaine que pourrait être pour eux le fait de faire signer certains groupes et le genre gagne en popularité. Entre signer chez un major ou rester dans l’indie, plusieurs formations ne résisteront pas à la pression qu’engendrent ces conflits intérieurs à propos de la direction du groupe. Cette periode marque la disparition de l’emocore tel que l’on le connaissait à ses débuts. C’est la sortie de l’underground qui entraîne l’ouverture vers un nouveau public. L’emo va se scinder en deux genres distincts : D’un coté, le screamo avec des groupes comme Orchid, Saetia ou bien Portraits of Past, qui revendiquent leur penchant plus violent et plus fidèle aux origines idéologiques du punk, même si le screamo finira lui aussi par être mainstream, et d’un autre coté l’indie emo avec des groupes comme Cap’n Jazz, The Get Up Kids, ou American Football.
L’ère est favorable grâce au retour du Rock chez le grand public avec le succès de Nirvana, Green Day ou encore Weezer dont l’indie emo s’inspire beaucoup. L’emo devient de plus en plus mainstream, ou du moins, des groupes dit “emo” le deviennent. L’un des plus connus est certainement Jimmy eat World, avec Clarity en 1999 suivi directement en 2001 de Bleed American avec The Middle, l’un des singles les plus connus du groupe. Cependant, cet album est souvent mal vu par les fans “old shcool” de l’emo car c’est LE premier album “emo” à être sorti sous un label mainstream. C’est donc avec cet album que le genre va se démocratiser lançant les prémisses d’une nouvelle vague d’emo. Bleed americain est un disque trés Alternative Rock qui tranche avec le passé de JEW. Le groupe, pourtant, continue à trainer sa réputation de groupe dit “emo”. Il faut comprendre la confusion que tout cela crée, At The Drive-In c’est de l’emo ? Thursday aussi ? Et The Promised Ring, Texas Is The Reason, Mineral alors ? Et puis tout ces petit groupes qui viennent de se former Taking Back Sunday, Brand New, Thrice ? les autres ceux qui arrivent au milieu des années 2000 Escape The Fate, blessthefall, Bring Me the Horizon ? Le contre courant qui se veut loin des paillettes et du grand public composé essentiellement de groupes screamo; Daïtro, Sinaloa, Raein, Envy, Circles Takes The Square ?
Qui est emo, qui ne l’est pas ? C’est la question que l’on retrouve partout au milieu des années 2000. Dans les forums de discussion affiliés au genre, la meilleure réponse pour moi est celle de Guy Piciotto, un des fondateurs du genre : “… I’ve never recognized “emo” as a genre of music. I always thought it was the most retarded term ever. (…) I just thought that all the bands I played in were punk rock bands. The reason I think it’s so stupid is that – what, like the Bad Brains weren’t emotional? What – they were robots or something? It just doesn’t make any sense to me.” Beaucoup ne sont pas d’accord avec lui, mais la plupart s’accordent à dire que l’emo n’est ni une idéologie ni un style vestimentaire. D’ailleurs cet article a pour seul but d’essayer d’éclairer certains sur un “genre” trés mal connu et trés mal perçu qui, tout comme le metal, la musique electronique, le rap ou l’indie rock (ect…) a constitué une motivation pour énormément de groupes differents, à faire de la musique qu’on a qualifié à tort ou à raison d’emo.
Pour finir, une petite playlist concoctée par mes soins. J’ai essayé de proposer les différents visages de l’emo, même ceux que je n’apprecie pas vraiment. Pour plus de documentation, car il y a encore énormément de choses à dire, je vous renvoie sur deux petits sites un en francais qui est “Le dictionnaire de l’emo” et l”autre en anglais un peu plus connu qui est “You don’t know Emo”.
Greenwood Sharps – Things Familiar
Là où James Blake devient trop intime, Greenwood Sharps, jeune producteur londonien, trouve toute sa liberté avec plus d’aisance et d’équilibre. Très peu connu et n’ayant sorti qu’un EP, il a quand même reçu l’attention de grands artistes tels que Jamie XX pour son travail très précis, efficace et profond. Chronique !
Bon partons d’un point simple. Ce qui rend le LP de James Blake détestable pour certains, c’est sa voix autotunée en abondance et son côté trop intime. Greenwood chante aussi, distord sa voix, et sa musique est extrêmement similaire à celle de Blake, sans pour autant aboutir à un néant électronique. Toujours ce même côté fantomatique, intriguant, éthéré et profond… mais beaucoup plus dynamique. Il intègre alors des basses très deep pour aboutir à de magnifiques drops comme sur le magnifique Allow The Long où on sent vraiment l’influence de James Blake et particulièrement de sa chanson I Never Learnt To Share, ou encore sur l’excellent Leucosia où on entendrait presque les synthés de ce dernier.

On croirait presque entendre le côté naturel et vivant de Baths avec l’harmonie de ces samples de bruits de la nature… ou encore la profondeur des drums de Burial. Associé à l’utilisation magistrale de sa voix, il arrive à créer parmi ce qui s’est fait de plus mélodique en post-dubstep en 2011. Greenwood Sharps ne plagie pas ces artistes, cependant il arrive à maîtriser leurs sonorités avec brio et même les réutiliser à sa manière et sans pour autant simplement mélanger ces éléments dans un mixeur. Non, Greenwood Sharps n’est pas une superposition de la musique de James Blake, de Mount Kimbie ou encore celle de Baths. C’est la balance optimale entre les trois, la beauté du dubstep du futur et sûrement ce qui donne le plus de sens au terme post-dubstep.

C’est quand même dommage que la majorité des sons prennent du temps à démarrer. Le drop de Allow The Long par exemple se situe dans le dernier tiers de la chanson, qui dure 6 minutes alors que celui de Leucosia est dans la dernière minute. Après, ça donne un côté plus laid-back et moins agressif à sa musique, très joviale et objectivement belle.

On peut quand même dire que Things Familiar est l’une des meilleures productions du mouvement post-dubstep. Qu’il s’agisse de sa maîtrise de la voix, de ses beats très profonds et de leur profondeur éthérée, ou encore de ce côté tellement naturel et efficace, cet EP est sans conteste un concentré de bonheur et de surprises.
4 groupes à suivre #2
Tous frais, tous nouveaux, Lcassetta revient avec son lot de groupes à découvrir. Votre webzine préféré vous propose de savourer les délices des compositions originales de Fixers, danser aux rythmes de la musique rock latine avec El Río, goûter aux plaisirs de la bonne production avec Films of Colour et transgresser la norme sonore avec Brick+Mortar. Armés de leurs instruments, ces groupes dénichés aux quatre coins du globe n’ont qu’une seule et unique mission : égayer votre quotidien.
• Fixers
Formé à Oxford, en Angleterre, Fixers détient la recette permettant de percer dans le milieu prisé du rock. Avant-gardiste et originale, la musique du quintette est un melting-pot réunissant pop psychédélique et musique expérimentale. Un mélange inhabituel qui leurre délicieusement nos oreilles. Des cloches sonnées à vide par-là, des enchaînements surprenants à la batterie par-ci et la voix de Jack Goldstein qui fusionne parfaitement avec les cliquetis et brouhahas de leurs instruments.
Another Lost Apache signe l’armistice entre chant doux et musique déchaînée. Un début à la messe du dimanche puis surprise, on fait sonner les percussions. On est loin des compositions monotones du genre. Jack Goldstein régule majestueusement sa voix pour épouser à la fois la mélodie suave et le rythme percutant qui régissent la chanson. Ses bandmates le rejoignent progressivement au chant, avec une voix basse, afin de bercer clandestinement nos sens.
Majesties Ranch est le mariage d’une sono lustrée et des riffs fuzzy d’une guitare possédée par les démons de la nonchalance. Une mélodie riche en rebondissements, guidée par une voix Andrew Vanwyngarden-like, qui s’empare de votre esprit et vous plonge dans un univers cosmique avec en arrière-son, une composition au clavier qui retentit au loin et une synth à l’écho trempé.
• Films of Colour
Vers une musique plus tempérée et pensive, on met le cap sur l’île des Films of Colour. Une electro modérée et un chant à la Snow Patrol, on partage ici un chagrin profond décrit par des mélodies maîtrisées. Originaire de Londres, Films of Colour combine rave et electronic pour nous concocter des chansons d’une mélancolie de junkies : pesante et révélatrice à la fois. Une formule qui classe FOC parmi les groupes à la musique poignante comme Coldplay; une sincérité dans le chant qui risque de toucher les plus durs d’entre vous.
Persinette est l’histoire d’un amour plein de rebondissements. Le passage d’un ton discret à un autre, plus marqué, illustre bien l’ambiance eau de rose. L’instru à la Delphic, frustrante à la longue, vous retient presque prisonnier. On ne saurait suivre le “You were born that day / You still fail to see” teinté d’une mélodie suave ou le “… you turn in / Yeah you turn in” méchamment percutant. Une hybridité dans la construction de la chanson fait que l’on ne s’en lasse pas.
Le clip vidéo est à regarder en boucle. Une perle filmée par des amateurs mais qui calque parfaitement les paroles de la chanson.
Films of Colour – Persinette

Capital est plutôt axée psyché-space. Une autre preuve de l’habilité des Films of Colour à écrire des chansons addictives. Capital est un morceau d’une ambiguïté agréable dans le chant. Des sons qui émanent de tous les coins, une requiem enchanteresse jouée au clavier et puis un jeu relativement dynamique à la batterie.
• El Río
“We are just people from the world.” disaient-ils. Est-ce pour échapper aux stéréotypes ? Ou pour donner un côté “nomade” à leur musique? Ce que je peux vous confirmer, c’est que leurs chansons n’en demeurent pas moins bonnes. El Río tire ses ressources de la musique latine dont le rythme est omniprésent sur leur album “So Old As To Have Become New Again”. Adeptes des riffs stridents et percussions ambiance vacances d’été, ils nous livrent une electropop énergétique pleine de béatitude, un mélange de power rock et ton acoustic qui fait que El Río produise une musique originale.
Doses est le petit chef d’oeuvre par El Río. On se prend facilement à sa rythmique poussée, ses riffs horror rock accompagnés d’une voix off puissante. Un “I needn’t have spent all my doses” au cri bien cadré donne une intensité remarquable au refrain. On est pris dans l’entrave, pris au loin, on suit méticuleusement le deuxième temps du refrain guidés par le jam pétillant d’une guitare fuzzy.
Found est le “how to dance” de l’album, l’hymne chantée dans une banlieue brésilienne. On se sent transportés vers une Favela libre de tous problèmes, se promenant dans ses ruelles entourés par une nuée de gamins qui gesticulent nonchalamment. Jouée sur un tempo agréable, Found joint musique latine et pop tirée par les cordes. De bons moments ancrés en votre esprit qui refont surface et c’est parti pour 3 minutes de déhanché.
El Río seront en tournée dans toute l’Europe cette année. Je vous les conseille vivement si vous voulez passer une soirée mouvementée, histoire de vous débarrasser des traces de vos repas consistants.
• Brick+Mortar
Le meilleur pour la fin, naturellement. Brick+Mortar est la symbios entre le démesuré, le trivial, le surpuissant et l’incapable. Un duo spirituellement lié qui manie sa musique avec une dextérité sans pareille. “We play drums and guitars. We are poets.” ; Les Brick+Mortar donnent à leurs chansons une dimension supersonique ex nihilo : la preuve qu’on peut produire des merveilles avec trois instruments et quelques samples. Leur psyché magnétique et envoûtante intrigue et provoque. Un univers minimaliste mais grandiose, qui parait commun mais qui est unique.
Heatstroke, qui définit parfaitement le groupe, est une mixture de sons éclectiques interprétés par un jeu de batterie adéquat à la voix toute aussi originale de Brandon Asraf. On ne saurait définir précisément son accent, tantôt nordique pour transformer des paroles en un chant exquis, tantôt anglais pour chanter majestueusement le refrain. Un soupçon de post-rock, une batterie folk pour peaufiner les transitions et nous voilà en face du tube de ce début d’année.
Qui ne rêverait pas d’une rave party comme on en fait plus, à Berlin ? Vous n’avez pas le temps ? No problemo. For Yellow Walls est votre passeport. Finissez de fumer ce que vous avez entamé, sniffez la poudre blanche étalée sur votre table basse et prenez votre demi cachet de stupéfiant. Préparez-vous à tout oublier. Suivez les consignes. Dansez aux echos de For Yellow Falls, sautez au rythme de ses percussions frénétiques et criez au “HEY WAIT!” de Asraf.
Qu’elles fassent office de berceuses ou qu’elles égayent vos soirées, prenez le temps de savourer chaque seconde de ses perles. Soutenez ces groupes et intégrez leurs univers, ils sont bien partis pour percer.
Omar Serghini Idrissi (Omar Serghini Idrissi)
Omar Serghini Idrissi alias OSI, addict à l’indie rock, sexuel à temps plein et fervent adorateur de Casablancas.