

The Avalanches – Since I Left You
Il y a 11 ans sortait l’un des albums considérés comme l’un des plus grands albums de tous les temps. Since I Left You, composé de plus de 3500 samples, réussit à immerger ses auditeurs dans un voyage musical à la limite de l’euphorie. Chaque son nous renvoie à un véritable univers, qui est le résultat d’un mélange d’influences extrêmement variées.
The Avalanches. Since I Left You. Avec ces noms là on s’attend presque à un groupe générique d’indie rock. Pas du tout… Disons simplement que si je devais aller sur une île déserte, et qu’on m’autorisait un seul album (situation bien entendue quotidienne !), je prendrais celui ci. Pas parce que c’est mon préféré, ça ne l’est pas, mais pour éviter de déprimer. Pour ressentir une flamme de vie. Un vrai distributeur de joie, de vie et d’émotions… Ecouter cet album revient à traverser tout un couloir d’émotions variées, intenses, pures et authentiques.
Quelques faits pour appuyer ce qui peut vous sembler subjectif à première vue. The Avalanches est un groupe de jeunes australiens, vous savez, la vingtaine, passionnés de musique, qui touchent à tout en mélangeant tout ce qu’ils ont sous la main, en faisant ça pour le fun, sans même demander l’autorisation légale pour les samples car “de toute façon, personne n’écoutera !” Résultat, on a un truc qu’ils font pour le fun, pour s’amuser, pour mettre lors des soirées, lors des moments durs, à tout moment en fait. Cette innocence rend presque Endtroducing….. obsolète.
Ce qui est magique dans cet album, c’est que le son offre une variété de sons presque inégalée, et une production parfaite. Des milliers de samples différents, une multitude de sons variés dans chaque chanson, et au final une ambiance unique. On se retrouve avec un son aux résonances hip-hop, funk, pop, glitch-hop, turntablism… et qui touche à tout. Une atmosphère extrêmement joyeuse, euphorique, apaisante se dégage de ce voyage musical. C’est comme un catalyseur pour vos neurones, tout va bien, tout est beau, la vie est subitement magique. Rarement un album n’a réussi à diffuser tant d’émotions et de joie… Le concept lui-même est magique. Non attendez, le fait que ce soit un concept album en lui-même, avant d’étudier le concept, est déjà assez trippant vu la nature de la musique. Le groupe l’a décrit comme l’aventure d’un homme amoureux, qui voyage autour du monde pour retrouver sa bien aimée. A vous d’interpréter l’aventure amoureuse et toute la joie qui s’en échappe tout au long de l’album. Car c’est ce qu’on ressent le plus : l’impression de voyager, mais pas n’importe quelle voyage. Il s’agit plus ici d’une odyssée, d’une véritable épopée que d’une simple croisière. Car tout est intense dans cet album, tout est fait pour créer cette atmosphère de bonne humeur, en passant par différents stades… Vous avez déja regardé dans un kaléidoscope ? Imaginez la même chose en écoutant Since I Left You. Tout un univers frais, nouveau, intense, beau, et qui change à chaque moment. Une véritable hymne à la joie. Prenez le temps de voyager pendant une heure, une heure pile avec ce chef d’oeuvre.
Et encore, c’est typiquement une musique qui colle à chaque occasion. Cet album est unique. Très avant-gardiste pour un album de 2000, il apparaît toujours comme un OVNI aujourd’hui. Chaque son a son propre contexte, et chaque contexte a son propre impact sur son auditeur… C’est comme s’ils prenaient des morceaux de l’univers, qu’ils les mélangeaient dans une boîte, et que vous piochez votre propre ticket pour une croisière magique… Et qu’en mettant la main dans la boîte, vous êtes surs de pas être déçus.
L’album entier est dédié au plaisir. L’ouverture, Since I Left You, nous met directement dans l’ambiance joyeuse… des ukulélés, des chants doux, vous voilà à la plage. Get a drink, have a good time now, welcome to paradise ! L’aventure commence magnifiquement bien, on est déjà conquis avant que les vocals n’apparaissent. Since I Left You, I find the world so new. On explicite encore plus le sentiment de fraîcheur, de nouveauté, et le rythme devient encore plus intense. Vous êtes déjà dans votre bulle ? Dites vous que ce n’est que l’intro.

Tout l’album vous invite au voyage, sur différents rythmes. On ne peut pas se plaindre d’ennui, puisqu’avec plus de 3500 samples utilisés, autant vous dire que vous n’êtes pas au bout de vos surprises. Beaucoup de petits interludes vous aideront à bâtir votre propre histoire selon le concept diffusé par l’album. Jouant beaucoup sur des mélodies chill, on retrouve des sons très doux comme Two Hearts In 3/4 Time, qui nous berce doucement, ou encore Diner’s Only. Tonight ou Summer Crane nous plongent encore plus dans cet état de nonchalance doux qui nous emporte peu à peu.

Mais tout l’album est extrêmement rythmé… Pour ça qu’on retrouve des sons comme Electricity, qui sample très agréablement Daft Punk, Flight Tonight ou Frontier Psychiatrist qui créent une euphorie déchaînée, et une impression de fraîcheur très agréable. Frontier Psychiatrist est une ode à la folie, le côté déjanté se ressent tout au long de la chanson. Le saxophone, les cris de chevaux, l’ambiance cartoon, les paroles déstructurées… Et énormément de détails. Sérieusement, le nombre de samples est hallucinant, des milliers. Chaque chanson, chaque petit loop est totalement différent, extrêmement dense, varié et captivant. On ne peut s’empêcher d’être fascinés par la variété de tous les sons différents tout au long de l’album, à chaque seconde. Il est rare, très rare d’écouter un même bruit deux fois de suite sur l’album, ne serait-ce qu’un simple drum kick ou autre. On pourrait croire, en me lisant, que ça ne nous laisserait pas le temps de profiter de chaque mélodie… Or le mélange de toutes ces mélodies est ce qui rend le tout aussi puissant et mindblowing. J’ai écouté cet album une vingtaine de fois, et je sais qu’il m’en faudra une centaine d’autres pour entièrement le décortiquer et en identifier chaque bruit, chaque sample. A chaque moment, on découvre une nouvelle sonorité cachée dans un coin, et c’est l’un des aspects les plus magiques de cet album. Le mot “magique” est vague, subjectif, tout ce que vous voulez, mais sérieusement ? Je ne vois pas d’autre terme pour expliquer le charme de cet album. Since I Left You est magique.

Chaque seconde ce cet album est faite pour vous séduire. C’est l’un des albums les plus émouvants qui ait jamais été créé, et sûrement l’un des albums qui donne le plus de sens à la musique. Impossible de comparer cet album à autre chose, tellement le son en est unique. La maîtrise des samples, la qualité inégalable de la production, la fraîcheur intense et le sentiment prolongé de bien-être font de cet album un chef d’oeuvre de la musique électronique et de notre décennie. Vous êtes heureux tout au long de l’écoute. C’est un cliché que je déteste, mais je me sens contrait de l’utiliser tellement c’est ce qui s’applique le plus à cet album : “A consommer sans modération” ! 9.6/10.

Scott Matthew – Gallantry’s Favorite Son
Dans un monde où la musique est jugée par les chiffres de ventes, et le nom des producteurs derrières les pistes. Scott Matthew vient nous aider à prendre du recul et nous rappeler ce qu’est un vrai artiste.
Scott Matthew est un de ces chanteurs avec une voix à la fois douce, roque et sauvage. Cet artiste, compositeur-producteur-interprète reste encore méconnu par la grande scène, mais cela n’est aucunement lié à un manque de talent. Car du talent, il en a, et cela est illustré de part sa musique aux sons consubstantiels, ou par ses mélodies Country Folk hors-pair, qui lui permettent de se distinguer dans ce marché musical du 21e siècle.
Cet artiste, dont la grandeur se mesure par la beauté de ses paroles et les émotions transmises dans ses chansons vient de sortir un troisième album, Gallantry’s Favorite Son, le 10 juin. Un album avec 11 chansons très joviales, plus concaves, moins sensibles que ses précédents opus, mais beaucoup plus matures, que ce soit du côté de la production, des paroles, ou encore de sa voix qui est telle un bon vieux vin, plus le temps passe, plus elle gagne en valeur.
L’album contient de très belles balades, dont Duet, ou la très belle Sinking, ou encore de belles chansons folk à la « Matthew » tels que No Place Called Hell et Felicity qui fait partie de ces chansons qui vous enlèvent tout ce mauvais fardeau que vous portiez la veille, pour vous tracer à la place un joli sourire timide de soulagement. Le mélange du ukulélé, guitares, violons et tambours est d’une telle beauté, jouissance qu’on se croirait dans un heureux mariage au beau milieu du mois de juillet.
En tout cas Gallantry’s Favorite Son est l’album que vous avez envie d’écouter si vous allez bien et que vous avez envie de sourire, que vous allez mal et que vous avez envie de sentir quelque chose de beau, ou si tout simplement vous avez une folle envie de vous relaxer. Car Scott Matthew reste un plaisir à consommer sans modération, dans la solitude de préférence, car quand on aime on partage, mais quand on aime vraiment on ne partage jamais.

The Weeknd – House of Balloons
The Weeknd est Abel Tesfaye. Un parfait inconnu… Mais le parfait inconnu de Drake. Le protégé de ce dernier, The Weeknd s’impose aujourd’hui comme l’un des nouveaux artistes les plus influents de cette année : Il contribue au mouvement post-dubstep à sa manière, en y incorporant du Rnb sensuel au limites de l’interdit et en créant une ambiance très chill et très intense. Lcassetta chronique pour vous cet album mystérieux et plein de charme(s).
Abel Tesfaye est quelqu’un de déchaîné, tout en étant quelqu’un de sensible et de profond. Son esthétique se veut très douce, suave… Il crée une ambiance qui flirte presque avec l’érotisme, tellement qu’on pourrait dire qu’il crée la soundtrack d’un film érotique qui n’existerait pas. Il parle abondamment de sexe, et de sujets assez crus dans une voix toute douce. Cherchez le paradoxe ! Drogue, soirées, amour, niggas et coït. Voilà comment on pourrait résumer ce dont il a essayé de parler dans sa mixtape. Mais pas ce qu’il a essayé de retranscrire… Il construit peu à peu un mood très doux, chill, lent… il essaye d’adapter ce qu’il ressent dans ce qu’il chante. On ressent son implication personnelle à travers la manière dont il se livre à l’auditeur : ses expériences avec la drogue, ses histoires d’amour, son charme naturel qui lui permet de se taper des dizaines de filles. Il y va fort, on peut le dire : On sent le côté personnel de sa mixtape dans chacune de ses chansons. De sa production très soignée, dans les moindres détails, aux refrains où il chante avec une intensité impressionnante, allant dans les aigus les plus sensuels que l’Homme peut entendre, il est vraiment impliqué.
Des beats très lounge, chillout, voire même trip-hop, et une dubstep douce, accompagnent sa voix qui fait mouiller les sujets de ses chansons. Une production très originale et adaptée aux sujets qu’il traite ! Du beat dubstep dans Glass Table Girls où il rappe sur son amour de la drogue à celui plus chillout et James Blake-ien de What You Need où il chante sur son amour du sexe. Même dans sa manière d’aborder les thèmes, il est différent. Il présente vraiment la débauche, la partie cachée. Aucun rappeur ne parlera d’overdose, mais plutôt de quand il est “fly”. Aucun rappeur ne rappera sur comment il ressent l’acte mais plutôt sur celle qui le “reçoit”. C’est cette dimension pleine de sentiments et de réalité qui rend l’ambiance sombre et profonde, authentique, qui permet à l’auditeur de ressentir ce que The Weeknd chante.
Ce qu’il faut ici comprendre, c’est que chaque son installe progressivement cette ambiance d’interdit. On se sent presque coupable d’écouter, c’en serait presque dérangeant dans le bon sens car oui, les thèmes peuvent être retrouvés dans un quelconque album de rap, mais ils ne sont pas représentés de la même manière. Ici, The Weeknd fait tout pour représenter ce qu’il ressent, et il est explicite… beaucoup de gémissements, de soupirs, de voix féminines ou masculines, toutes suaves, se confondent dans ses beats. Lui-même y apporte sa voix souvent… c’est tout un univers qu’il transporte ! Un univers bien à lui où il brise tous les tabous, et où il les exploite. Il pousse les thèmes sensuels classiques du Rnb à la perversion… The Weeknd est un maître de son jeu, un génie qui sait de quoi il parle, avec une liberté et une émotion énorme.
La qualité de ses paroles est évidente : Poète du corps féminin, et porte-parole du plaisir, ses vers sont plein de sens, et il a réussi l’exploit de ne pas être vulgaire en décrivant des situations que même un porno ne saurait représenter, en mélangeant des descriptions érotiques à des réflexions fines sur les sentiments et les émotions qui donnent une dimension profonde à chacune de ses chansons. On ressent cette profondeur des paroles surtout dans des sons tels que The Morning ou Wicked Games, où il parle souvent de sa douleur, en explicitant chaque sentiment. Bring your love, baby, I can bring my shame… Bring the drugs, baby, I can bring my pain…

L’intensité du chant et de la production d’Abel Tesfaye est en partie due à sa voix très suave, sensuelle, et douce. Il pourrait chanter sur de l’herpès que ça en serait beau. House Of Balloons, ou encore The Party & The After Party sont témoins de la puissance qu’il met dans son chant…

L’ambiance érotique qu’il crée se ressent surtout dans des sons où les beats sont lents, doux, et chill… Coming Down ou What You Need sont représentatifs de cette sensualité ! C’est minimaliste, sa voix est lente et pénétrante… Et si c’est pas assez explicite, le clip est là pour illustrer.

L’album renforce l’envie de l’interdit, et crée une ambiance incomparable… Une ambiance presque nocturne. On peut bien sûr comparer son style musical à celui de Frank Ocean, ou encore James Blake voire Salem. Mais aucun d’eux n’atteint ce degré d’obscurité… Ni les rimes crues de Frank Ocean, ni la lenteur des beats de James Blake, ni le côté dérangeant de Salem ne rivalisent avec ce que The Weeknd réussit à créer. C’est original, très bien produit, et c’est un album qui vaut le détour, ne serait-ce que pour l’expérience auditive du sexe musical et si vous aimez le sexe. Trust me girl, You’ll wanna be high for this.
Un bon 8.5/10 !
Cette mixtape est téléchargeable gratuitement et légalement ici !
Critique de l’album « Assume Form » (James Blake)
James Blake est un auteur-compositeur et producteur dont la musique est empreinte de l’héritage de son père, guitariste (il a d’ailleurs repris sa chanson « The Whilelm Scream sur son premier album éponyme), de la soul et du mouvement Dubstep, émergeant au sud de Londres à la fin des années 1990. Aussi surnommé « Prince of the Valley of the Wind », il a sorti son 4ème album sur le label Polydor le 18 janvier 2019.

« Assume Form » est le titre de cet album (et d’une chanson de celui-ci) évoquant la dépression. Le cœur de cette expression tend à définir une sorte de dépersonnalisation fréquente chez certaines personnes atteintes d’une maladie mentale, qui les pousse à ne pas vivre l’expérience de leur vie à la première personne, mais à avoir un certain recul sur leur vécu, leurs émotions et leurs sensations. James Blake espère « connecter le mouvement aux émotions ». Il souhaite quitter le monde d’éther pour rejoindre le monde réel, de chair et de béton et arrêter de trop utiliser la réflexion pour laisser parler ses instincts primitifs.
Mile High
Mile High est une ode au minimalisme comme l’indique le vers « less is always more ».
Cette collaboration américano-brittanique avec Travis Scott et Metro Boomin’ nous rappelle le lointain souvenir de « Homecoming » (Chris Martin et Kanye West), où les phrases du rappeur se mêlaient aux mélodies savamment élaborées du chanteur de Coldplay. Ce titre mettait en scène deux types de personnalités diamétralement opposées : d’un côté le producteur/rappeur « hustler » qui représente l’homme dans tout ce qu’il a de plus combatif, dur et persévérant ; de l’autre le chanteur sensible, qui exprime ses émotions en avouant sa fragilité et ses sentiments.
Rappelons que le site Pitchork a taxé James Blake de « sad boy » et que celui-ci lui a répliqué en défendant les personnes dépressives et en reprochant au média sa « masculinité toxique ». A l’ère du mouvement « Me Too », « Balance ton Porc » et autres… on peut se demander que définir comme de la masculinité toxique ? Qu’est-ce qu’être un homme ? Comment incarner sa masculinité sans en faire un poison pour les autres ?
Tell Them
Track entraînant (beat, cordes) qui parle du droit à guérir (d’une blessure sentimentale ?), du temps sacré qui nous est confié dès notre naissance et que l’on peut gaspiller dans l’insouciance et le rejet de ses responsabilités.
Les tracks les plus marquants de cet album sont des œuvres collaboratives, contrairement aux deux précédents albums où James Blake nous confiait ses textes seul (pour la majorité des chansons). James Blake s’est livré à son public tout en se mêlant à cette masculinité toxique qu’il rejette. Il collabore avec ses pairs tout en faisant gagner à son côté sensible et mélancolique hardiesse et virilité.
Where’s the Catch
« Where’s the catch » : James Blake se demande où est le piège dans sa vie d’artiste. « Everything’s rose », tout est trop beau pour être vrai. Il évoque des concerts reportés, des baisers échangés avec une personne du sexe opposé (certainement Jameela Jamil, sa compagne du moment) tandis que André 3000 veut s’en aller avant que les apparitions (angélophanies ? invasions extra-terrestres ?) n’envahissent sa ville. Il fait aussi référence au fait que le pessimisme (certainement depuis les dernières élections américaines) et l’exorcisme (de plus en plus de cas de personnes internées en psychiatrie ont fait surface depuis 2013) aient connu un bond. Ces derniers cas seraient liés à l’augmentation de fréquences des résonances de Schumann (ensemble de pics de spectre dans la partie à très basse fréquence du spectre du champ électromagnétique de la Terre) et engendreraient des expériences en relation avec nos vies antérieures.
I’ll Come Too
Comparé aux derniers albums de James Blake où le désespoir était présent (The Wilhelm Scream), certaines chansons sur cet album sont teintées d’une certaine élégance et d’une romance, à l’instar de « I’ll Come Too » où James Blake décrit comment il se faufilera entre les blessures qui existent entre la personne à qui il s’adresse et son partenaire. Creepy, non ?
En conclusion, cet album est une déclaration d’amour de James Blake à sa compagne Jameela Jamil, car y a-t-il en définitive meilleur moyen de soigner les maux du cœur et de l’esprit que par de l’attention, de l’affection et de l’empathie ?
Certains pourront qualifier James Blake de « sad boy » ou lui reprocher son manque de virilité mais une chose est sûre : il dispose de l’amour d’une femme à succès et collabore avec les plus grands thugs des US… A bon entendeur.

« Fbladi delmouni », ou le symbole d’un mécontentement populaire
« Fbladi delmouni » est un chant des supporters du club de football casaoui « Raja Athletic Club » qui a fait surface sur les réseaux sociaux au mois d’avril et a depuis fait le buzz, de nombreuses vidéos de supporters reprenant le chant ayant été relayées sur Youtube.
Ce chant contestataire, dont la tradition existe depuis longtemps chez les supporters casablancais, est symptomatique du mal-être d’une génération déçue par les responsables et les autorités, désœuvrée car sa passion n’a pas su être contenue et canalisée par des structures sportives suffisamment performantes et dont les comportements dans les gradins et autour des stades sont sévèrement réprimandés.
L’argent qui aurait pu être investi pour former des sportifs passionnés rayonnant dans le monde n’a, d’après ces paroles, été dépensé que pour « vendre le pays aux étrangers ». Une génération aurait ainsi été subjuguée par l’appât du gain du pouvoir.
Le chant se conclut par une ultime désolation des supporters qui n’en peuvent plus de répéter chaque jour la même diatribe, et se sentent incompris, avant de céder aux larmes et de s’en remettre à Dieu, leur unique salut.
Au mois d’octobre 2018, le Ministère de la Jeunesse et des Sports a commencé la mise en œuvre, avec le ministère de l’Economie et des Finances, de l’Intérieur, le Fonds d’Equipement Communal et les Conseils provinciaux concernés, un programme national de construction de 832 complexes socio-sportifs de proximité d’un budget d’environ 600 millions de dirhams.
Gabriel Kahane – Book of Travelers
Le lendemain de l’élection présidentielle de 2016, Gabriel Kahane embarqua dans l’Amtrak’s Lake Shore Limited pour se rendre à Chicago. Au cours des treize jours correspondant à son voyage, le chanteur et auteur-compositeur a rencontré des dizaines de personnes avec qui, il a pu échanger, converser, principalement au cœur des wagons-restaurants dans les six trains à bord desquels il a pu parcourir 15 000 kilomètres à travers le pays.

« Les trains d’Amérique sont la route vers une empathie radicale »
Le 6 novembre 2016, le musicien a senti ce besoin de s’éloigner du monde digital, et a décidé, que peu importe le dénouement de cette élection,il allait mettre les voiles le lendemain, laisser son téléphone portable et internet à la maison, et se limiter au dialogue avec des étrangers. Les « Dining cars » furent pour lui un endroit de proximité sociale où l’on se confrontait à des êtres avec lesquels aucun contact ne pouvait être créé dans une vie ordinaire, ou sur un plan numérique. Le chanteur affirme, qu’à force d’avoir les yeux rivés sur nos écrans, nous ne trouvons plus le temps de penser aux expériences de l’autre, de s’interroger « Cela ferait quoi d’être dans le corps d’un autre ? », conséquence d’un énorme manque d’espace de réflexion.
Les chansons de cet album se révèlent être un journal de bord illustrant ce voyage et un portrait de l’Amérique à une époque de profonde turbulence nationale. En s’inspirant des émotions que transpiraient son entourage sur le chemin qu’il a entrepris, Kahane écrivit des chansons touchantes et révélatrices d’un pays allant à la dérive.
J’écoute cet album, guidée par les murmures de cet artiste et d’un piano envoutant qui les habille, puis je me demande aujourd’hui, si cela ne nous ferait pas un immense bien, de prendre Gabriel Kahane comme exemple et entreprendre un voyage similaire, ici, au Maroc. Nous n’en produirons peut-être pas une œuvre musicale, mais nos êtres n’en seront que plus conscients dans un sens, peut-être serions-nous plus clairvoyants sur notre situation socio-politique actuelle, plus inspirés, ou poètes.
أغاني الاتراس
Séquence شناهوا داكشي اللي كي تغنا فالتيران واش عندو تاريخ واش منضم منين جا ؟ هادشي اللي كانحاولو نشرحو فهاد العدد الأول من
الروك كي موت
لكاسيطا رجعات و بحلة جديدة. المحتوى غادي يتبدل و المواضيع اللي غادي ناقشو حتى هما، كيفما شحال هادي غادي نوصلو ليكم اخبار الموسيقى فالعالم و في المغرب الفرق هو ان لكاسيطا فالحلة الجديدة غادي تكون مركزة على الفيديو
اكثر و بالدارجة ديالنا باش نوصلو الميساج لاكبر عدد من الناس. #لكاسيطا #صوت و #صور
https://www.facebook.com/lcassetta.ma/videos/337309143767609/
Jimmy Cliff à Mawazine : Reggae Night
Fort de ses trentaines d’albums et de près de 50 ans de carrière, Jimmy Cliff est sans aucun doute une figure emblématique du reggae. C’est donc avec beaucoup de panache que l’OLM Souissi revêtait des couleurs exclusivement jamaïquaines pour accueillir ce grand artiste. Lcassetta y était encore une fois, Chronique !
Dès son entrée sur scène, la scène OLM Souissi replongeait en plein années 60s et la tenue exubérante grise et orange fluo de Jimmy n’y était surement pas pour rien. Il salua un public fait surtout de connaisseurs et entama ce qui sera une longue nuit de Reggae.
Jimmy Cliff est l’une des rares figures de reggae qui a pu se conserver avec l’âge, grâce notamment à une hygiène de vie irréprochable. Cela s’est remarqué tout le long du concert avec un Jimmy Cliff, plein d’énergie, tantôt esquissant des pas de danse dont lui seul a le secret, tantôt communiquant son histoire personnelle avec le public, créant ainsi une certaine intimité avec l’assistance.
Sans suprise, Jimmy Cliff a chanté des titres de son nouvel album Rebirth, mais c’est certainement les titres l’ayant fait connaitre sur la scène mondiale qui ont eu le plus de succès. Wonderful World Beautiful People, I can see clearly now ou encore Many rivers to cross ont été largement repris par le public, poussé par Jimmy qui n’hésitait pas à l’incitait à faire des pas de danse, ou à reprendre le refrain avec lui. Avant cela, on a eu droit à Ruby Soho, une surprenante reprise ska du groupe punk rock Rancid, immédiatement suivi par la suite par une reprise Reggae d’un titre de Cat stevens. Il s’agissait de Wild World, sorti en 1970, et qui a été largement repris de façon émouvante par un public connaisseur.
Il est à noter que cette soirée passée en compagnie de Jimmy Cliff n’était pas qu’un simple concert, c’était aussi un voyage culturel au coeur de la Jamaique et au coeur du Reggae. Jimmy Cliff nous parlera donc du ska, genre qui donnera naissance au Reggae que l’on connait, allant même jusqu’à nous montrer comment il était dansé à l’époque, provoquant l’hilarité de l’assistance. Il nous parlera de sa naissance dans les Hills, là où l’air est pur, la nature saine et les gens de très bon coeur. Tout le contraire de sa vision du monde actuellement. Il entamera ainsi Save Our Planet Earth, un signal d’alarme pour la sauvegarde des forêts et des animaux, un hymne appelant à sauver cette planète souffrant en silence de notre présence saprophyte.
Il s’en suivit un autre appel, contre la guerre cette fois, avec Vietnam, hymne anti-guerrier des années 70. Sauf que Jimmy Cliff a choisi de rendre sa chanson d’actualité en scandant Afghanistan et en faisant plusieurs fois allusion à des conflits de part le monde notamment en Syrie et au soudan, nous mettant en plein dans l’ambiance d’un meeting anti-war des années hippies. Le public était comblé avec Hakuna Matata, très popularisé par un certain Roi Lion, mais Jimmy Cliff finissait de l’enchanter avec Rivers of Babylon entièrement joué avec des tam-tams.
Il allait s’éclipser pour un moment, avant de revenir chanter Reggae Night, titre qui représente pour moi le symbole de cette paisible et féerique soirée reggae. Mais ça ne s’arrêtait pas là, car Jimmy Cliff allait sortir pour revenir encore une fois sous l’insistance du public. Il se couvrit du drapeau marocain et entama une dernière. One More était justement ce que réclamait le public, une de plus pour cet homme humble, plein de vie et qui a été très apprécié par les présents à l’OLM Souissi.